Végétaliser la ville
Longtemps caractérisée par son visage minéral et son faible taux d’espaces verts par habitant, Bordeaux s’est engagée dès 2020 dans un très vaste programme de végétalisation, appelé Bordeaux grandeur Nature. Objectifs : servir la biodiversité, ramener la nature en ville, rééquilibrer sa présence dans tous les quartiers... Et permettre au plus grand nombre de profiter des bienfaits du végétal en matière de qualité de l’air, de santé, de bien-être et d’abaissement des températures.
Mis à jour le 22 avril 2025

Rendre sa place à la nature dans Bordeaux
Mondialement réputé, le patrimoine bordelais est un élément central de l’identité de la ville. Il ne se limite cependant pas aux beaux monuments et bâtis qui lui ont valu les honneurs de son classement Unesco. En posant la végétalisation comme priorité de l’action municipale, le programme Bordeaux grandeur Nature rappelle l’importance du vert dans la ville. Il affirme que la nature est partie prenante du patrimoine. Le végétal mérite des efforts de préservation autant que le minéral. Il s’agit de prendre soin des espaces verts qui sont aussi des richesses. Même quand ils se cachent à l’arrière de façades de maisons ou d’immeubles, puisque la nature, à Bordeaux, est à 75 % située dans l’espace privé.
Lutter contre les îlots de chaleur
Dans les grandes villes, la concentration de bâtiments et de sols imperméabilisés empêche le rafraîchissement. Elle génère la formation d’îlots de chaleur urbains. Lutter contre ce phénomène est possible et constitue une priorité absolue dans le contexte actuel de réchauffement climatique. Ramener la nature en ville peut contribuer à diminuer la température de plusieurs degrés. L’actuel plan local d’urbanisme (PLU) métropolitain favorise l’augmentation dde la part d’espaces végétalisés et inclut des plantations sur les toits et sur les façades. Bordeaux s’engage ainsi dans un urbanisme dit « régénératif » qui permet à la fois de créer des îlots de fraîcheur et d’enrichir la biodiversité. C’est une manière de fabriquer la ville avec et pour la nature, et non pas contre elle.
Rajouter du vert dès que possible
Repenser la place de la nature dans la ville implique non seulement de protéger la nature déjà présente, mais d’augmenter significativement les espaces végétalisés. La volonté de renaturer remet en question la valeur décorative de la végétation. Elle invite à prendre en compte ses autres fonctions essentielles :
- rafraîchir la ville lors des périodes de forte chaleur,
- contribuer à produire de la nourriture,
- préserver la biodiversité.
Il s’agit, dès lors, de rajouter du vert dès que c’est possible : dans les plus grands projets d’aménagement, comme dans les plus modestes délaissés de voirie (les parcelles qui faisaient partie du domaine public routier et qui ne sont plus utilisées). C’est partout que la nature doit s’immiscer !


Guider la trame verte à travers la ville
Les espaces verts sont les jardins et les climatiseurs de ceux qui n’en ont pas. Il est donc nécessaire d’en trouver partout dans la ville. Or, ils étaient jusque-là inégalement répartis dans Bordeaux. Offrir à la population un accès égalitaire à la nature fonde, c’est l’objectif de la trame verte de Bordeaux. Conçue avec l’a’urba, l’agence d’urbanisme de la Métropole, cette trame verte bordelaise s’appuie sur la nature déjà présente. Après avoir repéré les zones déficitaires, elle se consacre à restaurer les continuités écologiques entre les grands espaces de nature (de la Garonne et du parc des Jalles en particulier) et les quartiers du centre-ville, mais aussi entre les différents espaces de nature de la ville.
Végétaliser places, rues, cours d’écoles...
Pour préparer une ville vivable pour les habitants, Bordeaux réaménage et végétalise l’espace public partout où c’est possible. L’implantation de micro-forêts, la végétalisation de places, placettes, carrefours et rues, la plantation d’arbres et de massifs métamorphose progressivement le paysage urbain depuis 2020. On peut le voir sur les grandes places et allées emblématiques de la ville, comme l’esplanade Charles-de-Gaulle de Mériadeck ou les allées de Tourny. Mais aussi sur une multitude de plus petites places ou rues parmi lesquelles :
- la nouvelle placette Billaudel
- les places du parvis-des-Chartrons et John-Lewis-Brown
- la place Mareilhac à Bacalan
- la place Ozanam à Caudéran
- la place Calixte-Camelle à la Bastide.
- la place Mably en centre-ville,
- les rues des Piliers-de-Tutelle et de la Devise.
Plus de 40 écoles ou crèches ont en outre déjà profité de l’aménagement de cours buissonnières végétalisées. Elles seront 140 en 2030.
À Bordeaux, des nouveaux quartiers sur ton de vert
La Ville réoriente, enfin, le traitement des espaces publics dans tous les grands projets d’aménagement métropolitains en cours. Sur la zone Bastide-Niel, neuf hectares des quinze concernés seront constitués d’espaces en pleine terre, au lieu des cinq initialement prévus. Dans le quartier des Bassins à flot, à l’arrière de la Base sous-marine, les espaces de nature ont doublé par rapport au projet précédant. Dans le quartier de Brazza, la préservation d’un bois spontané d’environ 1,5 hectare offrira un poumon vert d’un seul tenant au quartier. L’ambition à terme est que chaque Bordelais soit à moins de dix minutes d’un coin de verdure.