Mieux partager l’espace public

Le projet urbain de Bordeaux s’attache à rééquilibrer les usages de son espace public, pour une ville plus favorable au bien-être et à la santé. Faire de la place aux mobilités douces, permettre à toutes et tous, quel que soit leur âge, leur genre ou leur fragilité particulière, de pouvoir profiter équitablement des espaces communs apparaît comme une question d’égalité, et une nouvelle priorité.

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place du Palais quartier Saint-Pierre
Place du Palais quartier Saint-Pierre © R. Escher

Penser la ville de tous les usagers

L’égalité d’accès à l’espace public est une question centrale dans le projet urbain bordelais. L’urbanisme résilient travaille à rendre la ville plus inclusive. Tous ceux et celles qui y vivent doivent s’y sentir à leur place, dans toute leur diversité. Cela implique d’améliorer : 

  • l’accessibilité aux personnes en situation de handicap (visible ou non),
  • la prise en compte de la question du genre dans les aménagements publics,
  • l’adaptation de la ville aux enfants,
  • le confort et la sécurité des personnes âgées 

Dans les consultations associées à tous les aménagements, comme dans le nouveau Plan handicap présenté en 2022, on recueille la parole des habitants afin de faire la ville non seulement pour eux, mais avec eux. 

 Place (s) aux filles !

Alors que la rue est censée appartenir à toutes et tous, les hommes et les femmes la vivent différemment. Les femmes se sentent parfois contraintes d’éviter certains lieux, arrêts de bus ou de tramway. Ce sont autant de territoires d’exclusion pour une moitié de la population. 

Le projet urbain bordelais entend corriger cela en faisant de la place des femmes dans la ville un axe fort de son urbanisme. 

Ainsi, la parole et l’expérience des usagères sont-elles prises en compte à travers des groupes mixtes ou spécifiquement féminins, dès les phases de conception. On peut ainsi concevoir des espaces plus sûrs, agréables et attractifs. On en voit déjà la concrétisation dans l’évolution des : 

  • aménagements des aires sportives urbaines (à l’image de celle des Bassins à Flots) 
  • aires de jeux intergénérationnelles et inclusives (future allée des Coteaux à Brazza, par exemple) 
  • choix de mobilier urbain (comme sur la place Calixte-Camelle, à la Bastide) 
  • ou aménagements « dégenrés » des cours buissonnières dans les écoles, où les espaces de nature, de calme, de jeu, peuvent être appropriés par les filles autant que par les garçons.

Une ville attentive aux enfants

Le projet urbain cherche à mieux intégrer les enfants dans la ville. Il veut leur permettre d’explorer, de jouer, de se déplacer en toute sécurité dans un cadre apaisé. Dans les crèches et les écoles, des cours buissonnières sont élaborées en concertation avec les équipes éducatives et les enfants. 

Devant les écoles, La Rue aux Enfants ménage des espaces piétonnisés, soit de manière permanente, soit aux horaires d’ouverture et de fermeture des établissements. Les rentrées et sorties de classes deviennent plus sûres et moins polluées. 

Le Conseil municipal des enfants permet également d’associer de tout jeunes citoyens bénévoles à une grande diversité de sujets sur l’urbanisme, y compris à la concertation sur des projets d’aménagement importants. Ils ont ainsi pu s’exprimer sur le nouveau quartier de la Jallère ou la transformation des allées de Tourny. 

rue de bordeaux espace partagé
Place Calixte-Camelle, quartier la Bastide © Pôle Territorial de Bordeaux

Aménager la ville de tous les usages

Mieux partager l’espace public consiste aussi à rétablir un équilibre entre les différents usages de la ville. Or ceux-ci étaient jusqu’ici très dépendants de la place de l’automobile. L’ambition forte du projet urbain de Bordeaux est de générer une ville plus respirable, plus conviviale, plus fraîche et mieux adaptée aux nouveaux usages à inventer. 

Les progrès sont déjà notables, qui ont montré une diminution de 28 % de la pollution (évolution du taux de NOx – monoxyde et dioxyde d’azote) entre 2019 et 2023. La végétalisation en cours apporte progressivement fraîcheur et amélioration du cadre de vie. Les nouvelles orientations de l’urbanisme préparent la ville à la fin de la suprématie de l’automobile et à l’avènement des déplacements doux.

La fin de la suprématie de l’automobile

Dans le projet urbain bordelais, la place gagnée sur la voiture apaise la ville, profite aux déplacements doux et libère les espaces publics pour d’autres usages. Les aménagements favorisent les déplacements à vélo sur de petites ou de plus longue distance. 

Bordeaux soutient le déploiement métropolitain du maillage des pistes cyclables, notamment à travers le réseau vélo express métropolitain (REVE). On résorbe petit à petit les discontinuités cyclables, on multiplie les dispositifs de stationnement adaptés (arceaux vélos, vélos box, bicycletteries…). 

Pour limiter les conflits d’usage, le freefloating (les vélos, scooters ou trottinettes électriques en libre-service) est mieux régulé. Les zones de stationnement sur la chaussée sont délimitées et le nombre d’opérateurs est limité. 

Mode de déplacement le plus naturel, la marche se trouve favorisée par un environnement apaisé. 

Entre 2020 et 2024, le secteur piéton du centre-ville est passé de 172 hectares à 253 hectares. 

Les grands projets de réaménagement en cours (allées de Tourny, future Canopia entre la gare et la Garonne, boulevards, quais, place Stalingrad ou allées Serr, rive droite…) dessinent un nouveau modèle d’espace public bordelais. 

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Place Alice-Girou, quartier des Bassins à flot © R. Escher