Urbanisme résilient : réparer et préparer Bordeaux

Pour mieux adapter la ville aux enjeux écologiques et climatiques de demain, Bordeaux adopte un aménagement urbain novateur. Il s’agit de reconnecter Bordeaux avec la nature et de mieux la préparer à l’avenir. Cet urbanisme dit  résilient  a pour ambition d’offrir aux habitantes et habitants l’environnement le plus propice à une vie apaisée en ville.

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Photo d'une vue de Bordeaux : un arbre au premier plan, puis un cycliste sur une piste cyclable, et enfin un bâtiment en arrière plan.
L’urbanisme résilient à Bordeaux repense la façon de construire et d’aménager la ville en intégrant la nature pour mieux faire face au changement climatique et améliorer la qualité de vie. © R. Escher

Reconnecter Bordeaux à la nature

La politique d’urbanisme de Bordeaux cherche à réconcilier deux éléments longtemps regardés comme concurrents : la ville et la nature. Concrètement, il n’est plus question de construire la ville sans la nature ; au contraire, la ville est pensée avec et pour la nature.
Cela suppose d’abord de protéger les espaces naturels existants. Ils sont considérés comme une partie précieuse du patrimoine de la ville. 

Mais cela passe aussi par la volonté de : 

  • équilibrer la présence de végétation dans tous les quartiers,
  • développer la trame verte, c’est-à-dire relier plusieurs espaces verts entre eux,
  • végétaliser partout où cela est possible.

Pour agrandir la ville sans l’étendre, sans sacrifier de nouveaux espaces naturels pour son développement, Bordeaux construit la ville sur la ville.
Elle favorise par ailleurs les modes de déplacement doux pour profiter pleinement des aménagements réalisés (marche, vélo...). 

Du vert dans chaque quartier de Bordeaux 

Planter, végétaliser, verdir, renaturer… Quel que soit le nom qu’on lui donne, la volonté d’amener du vert partout dans la ville répond au même objectif : améliorer à court terme la qualité de vie des habitants et préparer Bordeaux, sur le long terme, aux conséquences du changement climatique. En même temps qu’elle continue de tisser une trame verte à travers tout son territoire, la Ville augmente sa part de végétation, dès que c'est possible avec :

  • des cours buissonnières : des cours d’écoles et de crèches repensées et végétalisées,
  • des micro-forêts : places minérales transformées en îlots de fraîcheur végétalisés,
  • des plantations d’arbres ou de massifs,
  • des façades végétalisées,
  • le permis de végétaliser accessible aux habitants comme aux commerçants : bacs ou fosses à planter. 

Ce sont autant de mesures qui participent à la fois à la baisse des températures en été (avec de nouveaux ilots de fraicheur), au retour de l’eau de pluie directement dans la terre, à la réduction de la pollution et à la protection de la biodiversité. 

Une autre manière de faire la ville 

Donner une place plus importante à la nature suppose de réviser la manière de faire la ville.
Répondre aux besoins en logements ou en équipements d’une population encore croissante est une priorité pour Bordeaux. Mais la ville ne veut plus le faire au détriment des espaces naturels.
C’est pourquoi elle a posé pour principe d’arrêter d’artificialiser ses sols. Son ambition va au-delà de ce qu’exige la loi Climat et résilience : elle s’engage à ne plus construire que sur des sites déjà urbanisés. A Bordeaux, les projets pour ramener la nature en ville ne viennent plus en compensation d’espaces naturels consommés, comme le demande la loi : ils apportent un supplément de biodiversité.
De nouvelles stratégies inventives permettent en parallèle de satisfaire certains besoins sans construire. C’est le cas notamment de la diversification des usages des bâtiments municipaux. L’objectif : optimiser l’occupation des équipements déjà construits, en multipliant les activités dans un même lieu, par exemple, en utilisant les locaux scolaires le week-end ou pendant les vacances pour d’autres activités que l’enseignement (activités associatives, logement d’urgence, cour d’école ouverte à tous le samedi, …). Utiliser davantage les bâtiments existants permet en effet de moins construire.

Aménager en prenant soin

L’urbanisme résilient adopté par la Ville de Bordeaux valorise l’économie des ressources, la sobriété, le recentrage sur l’essentiel. Faire mieux avec moins, conformément aux principes de la frugalité.
Ainsi, il s’agit de réhabiliter plutôt que démolir : une construction neuve, si performante soit-elle, n’est jamais aussi économe en ressources qu’un bâtiment restauré !
Il s’agit aussi de prendre soin du territoire. Par exemple avec des constructions, mais aussi des modes d’habitation qui préservent ou améliorent la qualité de vie, qui peuvent s’adapter aux besoins dans le temps ; et qui, en même temps, consomment les matériaux, l’énergie et l’eau avec une plus grande modération.

Utiliser, réutiliser, améliorer l’existant 

Pour limiter le plus possible la consommation de ressources et cesser d’empiéter sur des espaces naturels, un des axes prioritaires du projet urbain de Bordeaux est d’améliorer l’existant. Avant d’envisager de démolir ou de construire, des réflexions sont menées pour offrir une nouvelle vie aux matériaux comme aux bâtiments. Ainsi la Ville soutient : 

  • des projets de renouvellement ambitieux dans des quartiers de grands ensembles (quartiers des Aubiers, du Grand Parc, de la Benauge) en limitant fortement les démolitions,
  • la réhabilitation du patrimoine bâti, pour la diversification des logements du centre ancien,
  • des mesures en faveur de la réhabilitation du parc privé (accompagnement financier des propriétaires modestes et très modestes, aide spécifique aux copropriétés dégradées du centre ancien, aides à la rénovation énergétique…),
  • le développement de plateformes d’économie circulaire pour le réemploi des matériaux.

Un label pour une construction plus vertueuse 

La façon dont une ville aménage son territoire et construit a des conséquences aussi importantes sur l’environnement que sur le bien-être des habitants. C’est pour cette raison que Bordeaux a ainsi mis au point, depuis 2021, un référentiel sur-mesure pour la construction et la réhabilitation des bâtiments dans la ville.
Pointant 42 mesures pour faire mieux avec moins, prendre soin du territoire et s’adapter au changement climatique, le Label Bâtiment frugal Bordelais a été mis au point puis ajusté avec les professionnels de la construction.
Il est d’ores et déjà non seulement un outil concret d’amélioration de la qualité des logements produits sur notre territoire, mais aussi un dispositif salué en France et à l’étranger comme une démarche exemplaire.