Bordeaux, recettes d’avenir : pour une alimentation plus durable

Faire de Bordeaux une ville à la fois nourricière et gourmande, tout en limitant son impact sur l’environnement est un des axes forts du programme Bordeaux grandeur Nature. À la fois bon pour la santé et pour la planète, manger plus sain et plus local est un des grands enjeux de l’engagement de la Ville.

  • Alimentation
  • Environnement
  • Écologie
personne qui donne une salade
Festival BON ! 2024 © L. Vizet

Retour à la ville nourricière

Près d’un tiers de notre empreinte écologique est liée à notre agriculture et à notre alimentation. Les villes ont, de ce fait, un rôle fondamental à jouer pour nourrir leurs habitants. En décidant de s’orienter vers une alimentation plus écoresponsable, la Ville de Bordeaux agit pour atténuer son impact environnemental. Le programme « Bordeaux, recettes d’avenir » invite à changer d'habitudes alimentaires pour moins dépendre des énergies fossiles, manger plus sain et plus local, sans rien enlever à la gourmandise. La Ville entend aussi structurer et dynamiser les filières de production locales, et permettre au plus grand nombre d’avoir accès à des produits de qualité.

Résilience alimentaire et alimentation durable

Le concept de résilience alimentaire répond au contexte climatique et écologique. Cherchant à moins nuire, il anticipe les changements à venir pour permettre de se nourrir au mieux, malgré les perturbations possibles ou annoncées (tempêtes, sécheresses, pandémies ou autres crises). Un diagnostic réalisé en 2021 a révélé une marge de progression importante pour Bordeaux où :

  • 96 % de produits agricoles bruts étaient importés
  • la ville comptait 61 hectares de surface productive utile, quand les besoins alimentaires nécessiteraient 829 hectares pour les fruits et légumes
  • 87 % des Bordelais faisaient leurs courses en grandes surfaces et que 20 % d’entre eux, seulement, disaient consommer fréquemment des produits locaux.

Mieux nourrir la ville, en visant la neutralité carbone

Le plan d’action en faveur de la résilience alimentaire à Bordeaux se déploie sur quatre axes complémentaires :

  • développer la production agricole locale et faire de Bordeaux une pépinière d’innovation pour l’agriculture urbaine,
  • réduire le gaspillage alimentaire, notamment dans toutes les écoles de la ville, et recycler les biodéchets,
  • faciliter l’accès de toutes et tous, les plus fragiles y compris, à une alimentation locale ; fruits et légumes de qualité, notamment,
  • accompagner les habitants dans l’évolution de leurs pratiques alimentaires.

Une alimentation goûteuse, bon marché et saine : c’est possible !

Les études menées, tant sur le climat que sur la santé, pointent la nécessité d’un changement des habitudes alimentaires. Les Bordelaises et Bordelais mangent de la viande en moyenne 1,4 fois par jour. Une proportion trop importante au regard des prescriptions des spécialistes du monde entier. La Commission EAT-Lancet, réunissant 37 scientifiques de renom issus de 16 pays, prescrit le doublement de la consommation d’aliments à base de plantes – fruits, légumes, légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots…) et oléagineux (noix, noisettes, etc.), et la division par deux de la viande (surtout la viande rouge). Il ne s’agit pas pour autant de perdre le plaisir de manger, au contraire ! L’idée de “Bordeaux, recettes d’avenir » est d’accompagner les foyers à préparer des plats goûteux, rapides et bon marché, en tendant vers une alimentation à 75 % végétale et à 25 % animale ; une alimentation fraîche et de saison, qui soutient les paysans locaux qui produisent en respectant le vivant.

Le changement alimentaire en projet commun

La Ville de Bordeaux montre l’exemple en appliquant la proportion végétale/animale 75/25 lors des réceptions qu'elle organise. Elle sensibilise aussi les enfants qui sont les citoyens de demain : la part végétale est augmentée et de nouvelles recettes végétariennes sont testées dans les cantines. D’ici 2026, les repas seront à 100 % bios et locaux dans les crèches. Bordeaux agit en parallèle pour permettre à tous ses habitants de construire leur projet. Des conseils alimentaires de quartier permettent d’échanger et de mener des projets communs autour de sujets tels que :

  • la sécurité sociale alimentaire
  • l’autonomie alimentaire
  • les saveurs locales
  • l’alimentation végétale
  • les circuits courts
  • ou encore la santé par l’alimentation.

Ils permettent aussi de s’informer sur les associations, les structures existantes et les projets en cours dans chaque quartier.

Les indices du changement

De nombreuses actions nourrissent la résilience alimentaire de Bordeaux. Quelques exemples :

  • l'installation d’un maraîcher bio dans le domaine du Haillan
  • la création de deux « Quartiers du Goût » en quartiers prioritaires : fermes urbaines et laboratoire d’initiative alimentaire, au Grand Parc et à la Benauge
  • la progression de la part de producteurs locaux sur les marchés (de 10 % à 35 % depuis 2020)
  • la création de quatre nouveaux marchés (Flornoy Saint-Augustin, La Tour place Pey-Berland, Amédée Saint-Germain et Citernes)
  • des emplacements dédiés dans les mairies de quartier pour lutter contre le gaspillage
  • la Sécurité sociale de l’alimentation (expérimentée avec l’association Acclimat’action et le Département de la Gironde)
  • la labellisation de onze « relais popotes », espaces-cuisine accessibles aux personnes vivant dans des conditions d’hébergement précaires
  • la distribution hebdomadaire de paniers de produits bio à des femmes enceintes isolées
  • les menus antigaspi en école élémentaire
  • l'Académie des jardiniers pour former les volontaires à l’autoproduction potagère dans tous les quartiers
  • les jardins partagés et jardins d’abondance (production de légumes et fruits dans les espaces publics)...