La gestion écologique des espaces verts à Bordeaux

Dans le cadre de sa politique environnementale, Bordeaux adopte et généralise les techniques de gestion raisonnée de ses espaces verts. Une démarche qui permet de mieux gérer la ressource en eau, de valoriser les déchets verts et de préserver la biodiversité et les milieux éco-sensibles.

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Un agent entretien une haie fleurie, en fond son camion électrique.
Afin de contribuer à la protection des sols des parcs et jardins de la ville, les déchets verts sont valorisés. © Anaïs Libellait / Bordeaux Métropole

Les règles de base pour la gestion écologique bordelaise

Pour une gestion plus écologique et durable de ses espaces verts, la Ville de Bordeaux n'utilise ni pesticides ni de traitements chimiques. Les sols sont enrichis uniquement avec des engrais naturels.  Les sols sont enrichis uniquement avec des engrais naturels, et l’arrosage est limité grâce au paillage et à la sélection de plantes adaptées au climat. La faune et la flore sauvages font l’objet d’un suivi attentif, et des aménagements sont conçus pour les accueillir. Pour assurer une végétation plus résistante et moins gourmande en eau, les plantes vivaces, les bulbes et les arbustes sont privilégiés. 

 Chaque espace vert a sa propre fonction : une pelouse très fréquentée, destinée aux loisirs, un massif fleuri pour embellir le paysage urbain ou encore des arbres pour rafraîchir l’air et favoriser la biodiversité. Quels que soient leur nature et leur rôle, cinq règles essentielles guident toujours leur entretien : 

  1. Une consommation économe et responsable de l’eau, avec une recherche permanente de réduction de la consommation d’eau potable et des nappes profondes.
  2. Un maintien de la fertilité des sols, s’il est nécessaire, réalisé exclusivement à l’aide d’engrais organiques ou d’éléments minéraux naturels dont l’utilisation est autorisée en agriculture biologique.
  3. Aucune utilisation d’herbicides, uniquement des produits de traitements (insecticides et fongicides) autorisés en agriculture biologique si le besoin est avéré (zéro phyto).
  4. Une attention particulière aux sols, qui ne doivent pas rester nus, mais toujours être paillés ou végétalisés.
  5. Une attention particulière pour la biodiversité en privilégiant les aménagements et les techniques d’entretien qui sont plus bénéfiques à la faune et à la flore locale. Conserver à minima sur chaque espace entretenu une zone non fauchée favorable pour la biodiversité.

Pourquoi des espaces verts en ville : le beau, l’utile, le naturel

Les espaces végétalisés en ville remplissent 3 types de fonctions : 

  1. Le décor végétal (aussi appelé fleurissement) de la vlle, par l’art des jardins et la maîtrise des techniques horticoles.
  2. La végétalisation de la ville pour que les habitants évoluent dans un cadre de vie agréable et bénéficient des atouts du végétal en ville : bien-être, meilleure qualité de l’air, fraîcheur, etc.
  3. La présence de lieux d’intérêts pour la conservation de la biodiversité ordinaire ou patrimoniale, propices au retour d’équilibres naturels favorables à la santé et à l’environnement.  

Ces trois fonctions permettent de définir une gestion sur mesure, en fonction des objectifs prioritaires et des usages qui peuvent évoluer, en fonction de la taille des espaces verts, de l’évolution des attentes et des comportements des habitants ainsi que des moyens attribués pour la gestion du patrimoine végétal. Sans oublier les 5 règles de base communes.

Démarche qualité et labels : Écojardin, VVF, LPO 

Avec la prise de conscience de la problématique environnementale et le désir des habitants de retrouver la nature en ville, les efforts de Bordeaux pour repenser ses espaces verts de façon durable ont été récompensés.

16 parcs labellisés Écojardin

16 parcs de Bordeaux, dont un parc-cimetière, ont obtenu la labellisation Écojardin pour la qualité écologique de leur gestion.  

Créé par Plante et cité, ce label reconnaît les espaces verts gérés de manière écologique. Il repose sur une approche globale à l’échelle de la ville, avec des audits réalisés par des organismes externes indépendants, ainsi qu’un engagement dans une démarche d’amélioration continue. 

Attribuée pour une durée de trois ans, cette certification est ensuite renouvelée tous les cinq ans après un nouvel audit de conformité. À Bordeaux, le dernier audit a eu lieu en 2024. Aujourd’hui, plus de 800 sites en France bénéficient du label Écojardin, témoignant d’une gestion respectueuse de l’environnement et de la biodiversité.

Les parcs labellisés Écojardins sont également classés Refuge de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). 

  • Parc Buhler
  • Square Roger Hypoustéguy
  • Réserve écologique des barails
  • Les berges du Lac
  • Jardin public
  • Jardin de la Visitation
  • Jardin des Dames de la Foi
  • Square Brascassat
  • Parc bordelais
  • Jardin de la Béchade
  • Parc Monséjour
  • Jardin des Lumières
  • Jardin des Barrières
  • Parc aux Angéliques
  • Parc Rivière
  • Cimetière de la Chartreuse 

Les parcs labellisés Écojardins sont également classés Refuge de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). 

Bordeaux, une ville fleurie

Fin 2024, la Ville de Bordeaux a obtenu sa 4e fleur au label des "Villes et villages fleuris". Cette distinction est une reconnaissance de l'amélioration de la qualité de vie et de la gestion des espaces verts, sur lesquels Bordeaux s’est notamment engagée avec son vaste programme de végétalisation appelé Bordeaux grandeur Nature.

Les refuges de la Ligue pour la Protection des Oiseaux

La Ville de Bordeaux s’engage activement dans la protection des oiseaux et leur intégration en ville. Espèces emblématiques des jardins, les mésanges, rouges-queues, rouges-gorges et gobemouches jouent un rôle essentiel dans la régulation naturelle des insectes nuisibles, réduisant ainsi le besoin de traitements chimiques dans les parcs et espaces verts. D’autres animaux, comme la chouette hulotte, contribuent également à l’équilibre écologique en limitant la prolifération des petits rongeurs. L’ensemble de ces espèces participe au maintien de la biodiversité en ville. 

Pour mieux connaître et protéger ces populations, la Ville de Bordeaux réalise des inventaires et un suivi de la nidification en partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Ce travail a permis à plusieurs espaces verts d’obtenir le label Refuge LPO, qui valorise les sites favorisant la biodiversité tout en offrant un cadre de vie agréable aux habitants. Depuis 2009, Bordeaux a ainsi inscrit 14 de ses parcs dans cette démarche de préservation et de sensibilisation.

Des Refuges LPO pour les Bordelais 

Un jardin ou un balcon peut être un réel espace dédié à la protection du vivant ! La Ville de Bordeaux encourage également les particuliers à participer à la préservation de la biodiversité en créant leur propre Refuge LPO. Pour ce faire, il suffit de télécharger la plaquette informative qui détaille les modalités d'inscription et les engagements à respecter. Cette initiative permet aux citoyens de contribuer activement à la protection de la faune et de la flore locales, tout en bénéficiant d'un programme d'animations locales pour mieux connaître la biodiversité.

À télécharger

La gestion de l’eau dans les espaces verts

Alors que la Ville de Bordeaux augmente la surface de ses espaces verts, elle a aussi pour objectif de stabiliser ses consommations d'eau pour l'arrosage, en privilégiant les ressources alternatives à l’eau potable. De nombreuses opérations ont été mises en place pour réduire les consommations d’eau depuis 2022 : 

  • le pompage en Garonne au niveau du parc aux   aux Angéliques, pour une économie d’eau potable de plusieurs milliers de m3 par an,
  • la réorganisation et la suppression d’un maximum de compteurs lors de travaux de réaménagement, comme au parc bordelais, au jardin public, ou au square Estienne d’Orves,
  • la mise en place d’une procédure de télédétection de fuites,
  • la mise en place de sondes tensiométriques pour mesurer les besoins hydriques,
  • l'installation d’arrosage connecté et piloté au jardin public,
  • la distribution d’aquamètres aux jardiniers, afin d’arroser au juste volume souhaité,
  • l'installation de forages peu profonds pour les nouveaux projets ayant une consommation estimée supérieure à 1000 m3 / an,
  • le lancement d'une étude pour l'élaboration d'un schéma directeur de l'arrosage, visant notamment à cartographier les besoins et les ressources alternatives. 

De plus, le choix de plantes vivaces adaptées aux conditions pédologiques et climatiques a un rôle significatif dans la baisse des besoins en eau d’arrosage, tout en permettant de végétaliser davantage de surfaces.

Une meilleure connaissance du sol

Avant chaque aménagement d’espace vert, la Ville de Bordeaux réalise des analyses pour évaluer la pollution et la qualité des sols, en respectant toujours les principes de l’agriculture biologique. Par exemple, au jardin de l’Ars, des engrais verts ont été semés pour nourrir la terre, tandis que du broyat de bois est régulièrement utilisé pour régénérer les sols appauvris. 

Dans la plupart des projets, les sols sont souvent dégradés ou pollués. Plutôt que d’évacuer ces terres et d’en importer de nouvelles, Bordeaux mise sur des techniques écologiques. Depuis dix ans, certaines plantes capables de dépolluer naturellement les sols sont testées au parc aux Angéliques. Au Grand Parc, des aménagements spécifiques ont été réalisés pour contenir la pollution, et plusieurs méthodes de génie écologique sont mises en œuvre pour restaurer durablement les sols.

De nombreuses autres actions pour la biodiversité

La Ville de Bordeaux mène de multiples actions conjointes et complémentaires en faveur de la biodiversité.

La réduction des consommations énergétiques pour la gestion des espaces publics 

Pour limiter son empreinte écologique, Bordeaux a développé une flotte de matériel électrique (véhicules, tondeuses, etc.). Depuis 2015, cela a permis de réduire de cinq fois la consommation de carburant, tout en apportant plus de confort aux agents et aux usagers.

La valorisation des déchets verts 

Texte Les déchets verts produits par les services municipaux sont valorisés soit directement dans les espaces verts, soit sur des plateformes de quartier puis sur la plateforme de la Grande Jaugue située à Saint-Médard-en-Jalles (société privée titulaire d’une délégation de service public de Bordeaux Métropole). Ils sont ensuite réutilisés dans les espaces verts de la ville.
Chaque unité est dotée d’un broyeur de branches et d’une plateforme de stockage des déchets verts.

La gestion écologique des nuisibles 

La Ville de Bordeaux est engagée dans des démarches de prise en compte de la condition animale, tant en faveur des animaux de compagnie que contre certains nuisibles. Cette approche novatrice est par exemple en place pour la régulation non-létale des pigeons en ville.

La Lutte contre la modification d'un milieu naturel par les activités humaines 

Pour limiter l'impact des activités humaines sur les espaces naturels, la ville prend soin des arbres fragilisés. Des périmètres de protection des arbres fragilisés sont matérialisés à l’aide de cordelettes pour éviter le piétinement, néfaste pour le développement des racines des arbres. Le pied de l’arbre est souvent planté de vivaces de sous-bois. Ainsi, les racines ne souffrent plus de tassement du sol.  

À plus grande échelle, des zones de sénescence ont été créées, comme au Parc Bordelais. Ces espaces sont dédiés à des arbres qui vieillissent naturellement, sans intervention humaine pour les couper ou les entretenir. Ces zones, fermées au public pour des raisons de sécurité, permettent aux arbres de se décomposer librement, créant ainsi un habitat pour de nombreuses espèces. En vieillissant, les arbres développent des cavités, du bois mort et des matières en décomposition, qui sont des ressources précieuses pour diverses formes de vie. Une étude menée par l’Office National des Forêts (ONF) a révélé que ces zones abritent une grande variété d’insectes, notamment des coléoptères saproxyliques, des espèces rares qui se nourrissent de bois en décomposition. Certaines de ces espèces, comme le Grand capricorne, sont protégées au niveau national. Cela montre que même dans un milieu urbain, les vieux arbres peuvent offrir des refuges importants pour la biodiversité. Ces zones de sénescence ont depuis été reproduites dans d'autres parcs de la ville, tels que le parc de la Visitation, le Grand Parc et le jardin des dames de la foi. Ces espaces sont maintenant protégés, permettant à la nature de se développer librement tout en garantissant la sécurité du public. 

Retour de la biodiversité au printemps à Bordeaux
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