Modeste Testas
Lors de l'inauguration de la statue de Modeste Testas réalisée par Woodly Caymitte dit Filipo (ici au micro)
Le 10 mai 2019, à l'occasion de la journée nationale de commémoration de l'esclavage, de la traite négrière, et de leurs abolitions, un monument à l'effigie de Modeste Testas a été inauguré quai Louis XVIII par le maire de Bordeaux, en présence du sculpteur Woodly Caymitte dit Filipo, auteur de la statue, de Lorraine Steed, descendante de Modeste Testas et de la préfète de la Gironde et de la Nouvelle-Aquitaine.
Marthe Adélaïde Modeste Testas
Marthe Adélaïde ModesteTestas née Al Pouessi (Afrique orientale 1765 –St Domingue 1870), esclave africaine déportée à Saint-Domingue achetée par des Bordelais.
Notice rédigée par Carole Leméeà partir des données transmises par Mme Lorraine Steed, sa descendante résidant en Haïti (née six générations après sa mort)
Notice rédigée par Carole Leméeà partir des données transmises par Mme Lorraine Steed, sa descendante résidant en Haïti (née six générations après sa mort)
L'esclave Al Pouessi devenue après son baptême Marthe Adelaïde Modeste Testas, appelée Modeste Testas, fut achetée adolescente par deux frères bordelais Pierre et François Testas qui avaient un négoce à Bordeaux.
Al Pouessi était originaire d'Afrique orientale, d'Ethiopie selon ce qui fut transmis oralement par ses descendants à partir de ses propres narrations. Elle avait été capturée dans une razzia en revenant d'un pèlerinage en Afrique avec sa mère nommée Thetchémoni (ou Thetcemogni ou Tetshemouni), suite à un conflit ayant opposé ses deux oncles Doucla Mentor et Aman Four aux membres d'une autre tribu après que l'un d'eux ait terrassé un membre de cette tribu.
Dans le cadre des traites au sein de l'Afrique, elle fut conduite en Afrique occidentale d'où elle fut ensuite déportée et amenée à Bordeaux comme esclave. Les frères bordelais Pierre et François Testas possédaient une sucrerie et des maisons à Jérémie, sur l'île de Saint-Domingue. François Testas dirigeait la propriété à Saint-Domingue. Pierre Testas gérait à Bordeaux la vente du sucre et du coton. Pierre Testas habitait rue Huguerie.
La date de l'achat d'Al Pouessi par les Testas se situe vraisemblablement entre 1778 et 1781, année de son baptême. En l'état actuel des connaissances, on ne sait pas la date exacte non plus de son arrivée dans la ville. En 1781, François Testas fait transporter Al Pouessi à Jérémie, dans la propriété qu'il dirige. Elle est alors âgée de 16 ans. Il la fait baptiser Marthe Adélaïde Modeste. Elle a pour parrain Monsieur Mars, et pour marraine Madame Magloire. Elle reçoit le nom de la maison à laquelle elle est attachée, Testas. Elle ne portera plus jamais son identité de naissance. Mais son nom de naissance continua d'être transmis, après sa mort, sur six générations, de cette date à aujourd'hui.
Al Pouessi devenue Modeste Testas fut l'esclave de François Testas avec qui elle a eu plusieurs enfants. La transmission familiale dit qu'il se serait bien comporté avec elle. En 1795, durant l'occupation de Grand'Anse par les Anglais, François Testas amena les esclaves Modeste Testas et Joseph Lespérance avec lui à New York, avec d'autres esclaves. Malade, François Testas mourut à Philadelphie. Avant de mourir il consigna dans son testament la volonté d'affranchir les esclaves qu'il avait amené avec lui à Philadelphie.
13 juillet 1795, en vertu de l'application du testament Modeste Testas devint libre et reçut un héritage de François Testas composé de 51 carreaux de terre. La volonté de François Testas fut qu'elle prenne pour conjoint Joseph Lespérance, son ancien esclave de confiance. De son union avec Joseph Lespérance, l'esclave ayant aussi été affranchi avec elle, elle eut 9 enfants qu'elle éleva, dont Antoinette Lespérance.
En 1870, Modeste Testas décède à l'âge de 105 ans sur les terres qu'elle avait reçu de l'héritage de François Testas. De 1888 à 1889, son petit-fils, François Denys Légitime fut président de la République d'Haïti (il avait été nommé en 1880 Secrétaire d'Etat de l'Intérieur et de l'Agriculture, puis ministre de l'Economie et des Finances. En 1888, il devint Général puis président de la République). Il fut destitué le 22 août 1889, et s'exila avec sa famille.
Al Pouessi était originaire d'Afrique orientale, d'Ethiopie selon ce qui fut transmis oralement par ses descendants à partir de ses propres narrations. Elle avait été capturée dans une razzia en revenant d'un pèlerinage en Afrique avec sa mère nommée Thetchémoni (ou Thetcemogni ou Tetshemouni), suite à un conflit ayant opposé ses deux oncles Doucla Mentor et Aman Four aux membres d'une autre tribu après que l'un d'eux ait terrassé un membre de cette tribu.
Dans le cadre des traites au sein de l'Afrique, elle fut conduite en Afrique occidentale d'où elle fut ensuite déportée et amenée à Bordeaux comme esclave. Les frères bordelais Pierre et François Testas possédaient une sucrerie et des maisons à Jérémie, sur l'île de Saint-Domingue. François Testas dirigeait la propriété à Saint-Domingue. Pierre Testas gérait à Bordeaux la vente du sucre et du coton. Pierre Testas habitait rue Huguerie.
La date de l'achat d'Al Pouessi par les Testas se situe vraisemblablement entre 1778 et 1781, année de son baptême. En l'état actuel des connaissances, on ne sait pas la date exacte non plus de son arrivée dans la ville. En 1781, François Testas fait transporter Al Pouessi à Jérémie, dans la propriété qu'il dirige. Elle est alors âgée de 16 ans. Il la fait baptiser Marthe Adélaïde Modeste. Elle a pour parrain Monsieur Mars, et pour marraine Madame Magloire. Elle reçoit le nom de la maison à laquelle elle est attachée, Testas. Elle ne portera plus jamais son identité de naissance. Mais son nom de naissance continua d'être transmis, après sa mort, sur six générations, de cette date à aujourd'hui.
Al Pouessi devenue Modeste Testas fut l'esclave de François Testas avec qui elle a eu plusieurs enfants. La transmission familiale dit qu'il se serait bien comporté avec elle. En 1795, durant l'occupation de Grand'Anse par les Anglais, François Testas amena les esclaves Modeste Testas et Joseph Lespérance avec lui à New York, avec d'autres esclaves. Malade, François Testas mourut à Philadelphie. Avant de mourir il consigna dans son testament la volonté d'affranchir les esclaves qu'il avait amené avec lui à Philadelphie.
13 juillet 1795, en vertu de l'application du testament Modeste Testas devint libre et reçut un héritage de François Testas composé de 51 carreaux de terre. La volonté de François Testas fut qu'elle prenne pour conjoint Joseph Lespérance, son ancien esclave de confiance. De son union avec Joseph Lespérance, l'esclave ayant aussi été affranchi avec elle, elle eut 9 enfants qu'elle éleva, dont Antoinette Lespérance.
En 1870, Modeste Testas décède à l'âge de 105 ans sur les terres qu'elle avait reçu de l'héritage de François Testas. De 1888 à 1889, son petit-fils, François Denys Légitime fut président de la République d'Haïti (il avait été nommé en 1880 Secrétaire d'Etat de l'Intérieur et de l'Agriculture, puis ministre de l'Economie et des Finances. En 1888, il devint Général puis président de la République). Il fut destitué le 22 août 1889, et s'exila avec sa famille.
Voir aussi
- Commission de réflexion sur la traite négrière et l'esclavage L'oeuvre mémorielle à l'effigie de Modeste Testas est l'une des dix propositions issue des travaux de la commission de réflexion sur la traite négrière et l'esclavage de la ville de Bordeaux.