Portrait Olivier Cazaux, toujours sur le pont

Militant écologiste depuis près de quarante ans, Olivier Cazaux est maire adjoint d'un quartier qu'il a chevillé au corps.

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Olivier Cazaux, maire-adjoint du quartier Bordeaux Sud
Olivier Cazaux, sur le pont en U. © Frédéric Dorizon

Enfant de Bordeaux Sud, Olivier Cazaux vit toujours dans le quartier qui l'a vu grandir : de la rue Fieffé où il emménageait à l'âge de 4 ans, à la rue Crémer où il habite toujours, en passant par le boulevard Albert 1er qui berça ses années collège.

Ce quartier est vivant, synonyme de bien-vivre, et c'est un carrefour des cultures. J'ai toujours vécu ici, j'y ai des souvenirs importants. Je trouve que c'est le plus beau quartier de Bordeaux ”

Boussole familiale, la gare Saint-Jean revêt pour ce fils et petit-fils de cheminots une importance particulière. Si un lieu devait résumer cet attachement, ce serait "le pont en U, avec d'un côté la gare, symbole de service public et de transports d'avenir, et de l'autre un square laissé à l'abandon qui représente pour moi le Bordeaux des oubliés et le mépris pour la végétation". Un endroit chargé d'émotions, où il se rendait tous les jeudis après-midi avec sa grand-mère.

Premiers combats

Avec Bordeaux Sud pour port d'attache, Olivier Cazaux a quelquefois pris le large. La première fois, c'était pour suivre des études d'ingénieur à Brest, berceau de son militantisme : "deux combats écologiques m'ont marqué à l'époque : le naufrage de l'Amoco Cadiz, qui provoqua une marée noire sans précédent, et la mobilisation contre le projet de centrale nucléaire de Plogoff, à proximité de la pointe du Raz. Ils ont été le moteur de mon militantisme et de mon engagement dans l'écologie politique. C'était en 1978, j'avais 18 ans."

Olivier Cazaux enseigne la technologie depuis une trentaine d'années au collège de Bassens. "Une zone sensible à plusieurs titres", précise-t-il en pensant à ses élèves parfois en difficulté, auxquels il s'agit alors d'amener plus qu'un savoir.
Ce secteur est sensible aussi pour les sites classés Seveso ‘‘seuil haut" qui sont implantés non loin de la centrale de Braud-et-Saint-Louis. 

Membre du comité anti-nucléaire de Blaye, dont il est devenu porte-parole, Olivier Cazaux ne baisse pas la garde, mais se concentre à présent sur les solutions pour pouvoir sortir du nucléaire.
"Pour moi, conclut-il, l'engagement politique représente un aboutissement. Le militantisme a porté ma vie, j'aime rencontrer les gens, écouter, discuter… Ça tombe bien, les habitants de Bordeaux Sud sont prolixes en matière de projets !"