Sécurité Police municipale : des missions repensées pour plus de proximité
Mis à jour le 13 novembre 2024

Engagée déjà dans le renforcement des effectifs de policiers, la Ville de Bordeaux a lancé en fin d’année 2024 une grande refonte sa Police municipale. Pour qu’elle soit toujours plus proche des habitants grâce à une meilleure répartition des agents par quartiers et des moyens renforcés.
Bordeaux n'échappe pas à la hausse de la délinquance qui touche la plupart des grandes agglomérations françaises. Cette hausse, qui était de 24,03 % entre 2016 et 2019, a chuté pendant la période Covid et s'est tassée depuis 2021 (+9,86 %). Une évolution néanmoins préoccupante qui a conduit Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, à prendre de nouvelles décisions. En novembre 2024, l’édile a ainsi fixé un nouveau cap avec un plan de renforcement innovant de la Police municipale.
« Notre vision bordelaise de la sécurité est globale, pragmatique et équilibrée, a indiqué le Maire. Ce plan prévoit une refonte en profondeur de la Police municipale, qui doit avoir les moyens d'être une police pour tous, partout, tout le temps. Une Police municipale qui assure dans un même temps des missions d'îlotage, de prévention, de dissuasion et de répression. Une vraie police de proximité.
Depuis 2023, l'organisation des Forums de la tranquillité dans les quartiers bordelais a permis à la Police municipale de recueillir des informations sur les troubles à la tranquillité et à la sécurité vécus au quotidien par les habitants.
Après la création de postes de policiers (+ 35,5 % depuis 2020), le déploiement de nouveaux outils de vidéoprotection (+58 %), le lancement d'un Comité éthique, d'un Centre de supervision urbain et de trois brigades (VTT, cynophile et anti-incivilités), la Ville a signé avec l'Etat, en juillet 2024, un Contrat de sécurité intégré afin de mieux coordonner l'action de la Police municipale, de la Police nationale et de la Justice. Ce contrat a aussi permis à la Ville et à l'Etat de formaliser leurs engagements respectifs en matière de recrutement.
La Police municipale doit avoir les moyens d'être une police pour tous, partout, tout le temps.
Pierre Hurmic, maire de Bordeaux
Des agents visibles, une police de secteur
Grâce à tous ces dispositifs, les patrouilles à pied et à vélo sont renforcées. Un premier poste de police mobile a été mis en place début 2025, complétant d'autres actions de proximité déjà bien installées (parcours tranquillité, points de rencontre Police municipale/habitants).
L'îlotage de proximité, la sécurisation des zones très fréquentées et les abords des établissements scolaires ainsi que la lutte contre l'occupation illicite du domaine public sont fléchés en priorité. Les incivilités du quotidien, et notamment les incivilités routières, seront l'objet du travail des policiers municipaux.
Pour remplir ces missions, une nouvelle répartition va être dessinée. Cette véritable police de proximité interviendra sur toute la ville, découpée en cinq secteurs : Nord, Sud, Est, Ouest, Centre. Une territorialisation qui renforce l'écoute de la population et la connaissance fine du terrain. Les brigades équestres et anti-incivilités compléteront ces interventions.
Création d'une brigade armée
Une toute nouvelle Brigade d'appui et de sécurisation sera créée courant 2025 afin d'intervenir dans les secteurs les plus sensibles. Elle interviendra en appui des autres équipes, et sur l'ensemble des quartiers en soirée. Sa particularité : sa cinquantaine d'agents sera dotée d'armes à feu. Un équipement qui a une vocation dissuasive, pour la protection des agents et celle des habitants.
Ses agents seront suivis médicalement et psychologiquement et bénéficieront d'une formation exigeante. Elle sera accompagnée d'une évaluation annuelle.
Cette décision est le fruit d'un intense échange avec les équipes de la Police municipale, mais aussi d'un dialogue avec de nombreuses villes ayant choisi ou non d'armer leur police. Des acteurs universitaires, associatifs, ainsi que des juristes et des parlementaires ont également été consultés.
"La police ne se réduit pas à la nature de son équipement, ou à un armement à la ceinture. L'exigence de formation est évidemment essentielle", a précisé le maire. "Les premières victimes de l'insécurité – tout comme celles du changement climatique – sont les personnes les plus vulnérables. Ce constat impose non pas de fuir, mais de prendre ses responsabilités", a-t-il ajouté.
+35 %
L’augmentation du nombre de policiers municipaux depuis 2020.