Une journée avec... Les services de la propreté

23h

Les rues de Bordeaux se vident progressivement ce jeudi soir automnal quand l’équipe de nuit embauche au Service Territorial 10 (ST 10), rive droite. La troupe d’une douzaine d’agents métropolitains est une rareté en France. Peu d’agglomérations disposent d’un déploiement de nuit. Autour des chefs d’équipe Césaire et Matthieu, les brigades se composent. 

Chaque soir, une portion des boulevards et l’ensemble des grands axes du centre-ville sont passés au crible par plusieurs escouades. Après le brief, les véhiculent se dispersent. Les gilets fluos équipés de leur radio entrent en action.

0h

Sylvain est agent de la propreté. Ce soir-là, il est au volant d’une balayeuse mécanique. « J’ai souhaité travailler la nuit. J’aime ça. Cela fait 15 ans. » Sa première mission de la nuit : remonter le boulevard Jean Jacques Bosc pour aspirer les feuilles des platanes qui s’accumulent sur les bords de voie en ce début de saison. Une équipe de deux souffleurs rabattent des centaines de kilos de végétaux entre les véhicules. Après leur passage, la voirie est nette. « Il faut bien que la nature vive. Et une fois que c’est fait, c’est joli non ? », sourit l’agent. 

En parallèle, l’ensemble des corbeilles de la ceinture des boulevards est vidé, soit près d’une centaine (la ville en compte 3 500).

2h45

Le temps d’une collation pour maintenir de l’énergie, place à présent à un autre gros morceau : le centre-ville. Chaque nuit, un grand couloir allant de la place de la Victoire jusqu’au Grand-Théâtre via Pey-Berland est traité, ainsi que d’autres artères très passantes, jusqu’aux Chartrons. 

La nuit, la ville change de visage. Mais la bienveillance est de mise parmi la population, parfois fêtarde, toujours reconnaissante du travail abattu.

4h

L’économie en eau est devenue une préoccupation essentielle pour les agents, qui branchent leurs véhicules à un réseau d’eaux recyclées dès que cela est possible. Pour rendre les rues plus propres, de moins en moins d’eau potable est utilisée à Bordeaux.

5h30

De retour au ST10, les équipes assurent le lavage des véhicules. Vers 6h, quand les réveils commencent à sonner dans les foyers, les agents de la propreté de nuit rentrent chez eux en ayant laissé une ville plus propre. 

Avant 6 h, Laurence embauche au Service Territorial 8 (ST8), derrière la base sous-marine. Elle et sa vingtaine de collègues couvrent tout un secteur compris entre le cours du Médoc et Bordeaux Lac. À 6h10 ce matin-là, tout débute à Ginko où le travail ne manque pas. « Les gens viennent parfois nous remercier. Ils voient qu’on travaille pour améliorer le quartier », se satisfait Laurence.

9h 

Selon son affectation du jour, Laurence peut être dédiée au ramassage de dépôts sauvages formés d’encombrants et d’ordures ménagères, au nettoyage de la chaussée et des trottoirs au balai. Le quartier des Bassins à Flot présente une densité de population importante menant à toutes les situations. 

« Certains meubles sont jetés au bord de la route alors même qu’ils sont en bon
état ! », s’étonne Laurence.

11h30

La deuxième partie de la matinée permet de sillonner des rues en repérant les points chauds de visu. De retour au centre pour trier les encombrants, nettoyer le véhicule, Laurence souligne l’aspect collectif
de son travail : « Certains secteurs peuvent nécessiter plusieurs passages dans la journée. On travaille pour la population, mais aussi en pensant aux collègues qui assurent le relais. C’est un travail d’équipe ! »