Voix Olympiques Épisode 2 - Khary Bartoli, le handball en force à Bastide-Benauge

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Portrait de Khary Bartoli
Khary est éducatrice sportive et responsable de la filière féminine des Girondins de Bordeaux Bastide Handball Club © T. Sanson / Ville de Bordeaux

Série Voix Olympiques (2/7) - Avec la handballeuse des Girondins de Bordeaux, Khary Bartoli, joueuse et coach très impliquée dans son quartier.
D'abord jeune joueuse, puis apprentie et enfin véritable coach des Girondins de Bordeaux Bastide Handball Club, Khary Bartoli a utilisé sa passion pour son sport dans un but ambitieux : transmettre, éduquer et animer la vie de son quartier. Une activité vécue pleinement au milieu des Bordelais de la rive droite qui lui permet de contribuer au succès d'un club de plus en plus fréquenté, soutenu et paritaire, et d'une discipline royale pour le sport olympique français.

C'est une enfant de la Benauge. "J'ai toujours vécu rue Raymond Poincaré. Je n'ai déménagé qu'une seule fois, à dix mètres !", sourit Khary (25 ans). Pour rejoindre le gymnase Jean Dauguet, antre des Girondins de Bordeaux Handball, il n'y a là aussi que quelques dizaines de mètres à parcourir.

Le déclic du service civique

Tout a débuté comme souvent à l'école. Sur une pause méridienne, un éducateur des Girondins présente sa discipline à une jeune Khary vite éblouie. Vite licenciée au GBBHC, elle y découvre les tournois printaniers, les ambiances de camaraderie, les finales, gagnées ou perdues mais toujours imprégnées du plaisir fou d'être sur le terrain.

"Mais mon tout premier souvenir c'était un match à Libourne. On avait seulement onze ans et le public était très chaud ! Mais j'adore la compétition." En Terminale, à l'heure des choix sur son avenir professionnel, Khary s'aventure un temps à l'université, sans véritable coup de cœur. Une année de service civique dans les bureaux de son club, rue de la Benauge, lui permet de trouver une voie enfin passionnante. "J'ai toujours voulu transmettre ma passion, des valeurs. C'est peut-être bateau dit comme ça, mais ça m'a fait tilt."

Portrait de Khary Bartoli
Khary sur le parquet de la salle des sports Jean Dauguet, quartier de la Benauge. © T. Sanson / Ville de Bordeaux

Du sport et des liens

S'en suit un Brevet Professionnel JEPS (Jeunesse, éducation populaire et sport) taillé pour elle, mais dans lequel elle doit trouver une structure pour son apprentissage. La destination est toute trouvée : le GBBHC. Durant dix mois, les entraînements auprès d'entraîneurs diplômés lui permettent de découvrir un nouveau rôle, sifflet autour du cou. Construire des séances et les animer constituent le gros du travail, le côté administratif en un autre versant dans un club qui propose de nombreux autres sports et continue de favoriser l'insertion professionnelle en intégrant des étudiants.

Le mercredi, le GBBHC gère un centre de loisirs à dominante sportive. Le samedi matin, d'autres activités sont imaginées pour une centaine d'enfants et une trentaine d'adultes (basket, hockey ou encore boxe thaï…) Une pédagogie sportive bon pour le corps et la tête, mais aussi créatrice de nouveaux liens sociaux qui se tissent dans le quartier. Des interventions dans les établissements, scolaires sur les pauses méridiennes ou en fin de journée, complètent ce programme riche porté par treize salariés dont six éducateurs.

"Elles testent, elles restent"

Dans ce club très structuré, Khary prend aussi un main des catégories de jeunes filles (-13 ans, -18 ans), avec le bonheur d'une éducatrice rôdée se sentant utile : "Voir les enfants s'épanouir tout en apprenant quelque chose, c'est quelque chose d'unique. Je peux dire que je conseille le Service civique ! Cela a été mon déclic." Responsable de la filière féminine, elle s'active pour recruter mais surtout fidéliser les joueuses. "Dès l'école, le hand est davantage joué par les garçons que les filles. Je prends par la main des filles pour qu'elles essayent. Elles testent et souvent elles restent !" Désormais, le GBBHC compte 45% de féminines.

Cette activité et cette implication collectives expliquent la croissance du club (350 licenciés aujourd'hui). "C'est vraiment ce qui me passionne ! Il faut vraiment aimer faire ça, aimer son club", résume Khary, simplement. Une cohésion qui se ressent sur les matchs de l'équipe première masculine, pensionnaire de Nationale 3 (5e niveau français), dont les apparitions dans le gymnase Jean-Dauguet sont bruyamment célébrées par un kop de supporters. "Les petits connaissent tous les joueurs de l'équipe première. L'un d'eux est éducateur, ils s'identifient à lui ! On se sent hyper bien dans ce club. Il y a un esprit famille."

Khary Bartoli assise dans le gymnase Jean Dauguet du quartier de la Benauge
© Ville de Bordeaux
Khary Bartoli, le handball en force à Bastide-Benauge
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