L'égalité c'est toute l'année : portrait de Viktoria Horpenchenko, escrimeuse de talent

Avec 6 équipements sportifs labellisés "centres de préparation aux Jeux", Bordeaux s'apprête à accueillir l'effervescence des Jeux olympiques et paralympiques. Jusqu'au lancement des festivités officielles le 26 juillet 2024, Bordeaux Mag vous invite à la rencontre d'athlètes bordelais(es). 22 sont membres de la Team Bordeaux. Parmi eux, l'escrimeuse ukrainienne Viktoria Horpenchenko. (portrait publié dans le n°496 de "Bordeaux Mag" - avril-mai 2024).

Viktoria Horpenchenko n'est pas facile à suivre. Pour trouver un moment d'échanges avec la jeune Ukrainienne (20 ans), il faut jongler avec son emploi du temps, parsemé de déplacements en compétition. Depuis le début de saison 2023/2024, la fleurettiste s'est rendue en Serbie, Italie, Croatie, Allemagne, Géorgie, États-Unis… et Ukraine, où la vie sportive tente encore de s'écrire, malgré la guerre. C'est là que tout a basculé pour les Horpenchenko, en février 2022.

Confrontés au décès d'un aïeul à la suite d'un bombardement, la mère et ses trois enfants montent dans leur voiture et quittent Kiev pour rejoindre l'Europe de l'ouest. "Tout était réglé en 30 minutes", se souvient Viktoria, l'aînée. Seul le père reste au pays, comme l'ensemble des hommes de moins de 60 ans. Premier objectif à atteindre, la Belgique, chez un cousin. Mais à mi-parcours, c'est le Sud-Ouest de la France qui est retenu.

Viktoria au côté de son coach bordelais, Dimitri Andreu.

Née en 2004 à Kiev, année de la Révolution orange, Viktoria est escrimeuse depuis ses 8 ans. "J'ai vite compris que je ne pouvais pas vivre sans", explique la championne d'Ukraine juniors. Après avoir sollicité une athlète du BEC Escrime croisée en tournoi et contactée depuis son premier point de chute, Montauban, c'est Bordeaux qui l'accueille. C'est dans le club historique basé à Nansouty qu'est repris le fil de ses ambitions sportives.

Devenue une référence dans son pays, elle remonte sur les podiums, les trois croissants du BEC sur le coeur, dont la plus haute marche lors d'un championnat de France par équipe en 2023. Les fruits d'un travail acharné. "L'escrime est un sport intelligent. Je dois constamment trouver un équilibre entre le physique et le mental. C'est un peu la même chose avec les études."