Goya à Bordeaux : l'exil qui a marqué l'histoire de l'art
Jusqu'au 13 avril 2025, le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux célèbre les 200 ans de l'arrivée de Francisco Goya à Bordeaux en 1824. Cet accrochage inédit d'une vingtaine d'oeuvres rend hommage à l'un des plus illustres artistes de l'histoire de l'art, tout en explorant ses années bordelaises, une période charnière de sa vie marquée par l'exil et une production artistique prolifique.
Un second souffle
Goya s'installe à Bordeaux à 78 ans, fuyant les persécutions politiques en Espagne sous le règne autoritaire de Ferdinand VII. Avec sa compagne Leocadia Weiss et leur fille Rosario, il trouve dans cette ville cosmopolite un climat de liberté propice à la création. Malgré son âge et une santé fragile, il y réalise des oeuvres majeures comme "Les Taureaux de Bordeaux", une série de lithographies témoignant d'une énergie artistique intacte.
Une empreinte indélébile
Goya réside à Bordeaux jusqu'à sa mort en 1828. Il est d'abord enterré au cimetière de la Chartreuse avant que ses restes ne soient rapatriés en Espagne 60 ans plus tard. Cela dit, une découverte étonnante marque l'exhumation : le crâne du peintre manque mystérieusement. Cette absence alimente des spéculations encore aujourd'hui, même si ses ossements reposent désormais à l'ermitage Saint-Antoine de la Florida, à Madrid. Au pied même de la coupole peinte par Goya un siècle auparavant.
Dans la ville, l'héritage de Goya perdure : en témoignent la rue portant son nom, sa statue, offerte par Madrid en 1995, située Place du Chapelet ou encore le collège.
Le Musée des Beaux-Arts, quant à lui, présente actuellement plusieurs créations de sa courte présence en terre bordelaise ou plus anciennes, telles que quatre de ses lithographies, dont le "Combat des Taureaux", des eaux-fortes inspirées du travail de Diego Velázquez ou la série d'estampes en son honneur d'Odilon Redon, grand admirateur.