Rénovation de la flèche Saint-Michel
Mise à jour le 8 août 2023
Pierres altérées, accroche métallique de la croix sommitale fortement corrodée, fissures structurelles en parties basses et hautes… Le 3e plus haut clocher de France fait l'objet d'un chantier de restauration inédit, nécessitant la construction d'un échafaudage monumental d'environ 700 tonnes, véritable prouesse technique.
- La flèche au fil du temps
- Des travaux de grande ampleur
- L'échafaudage monumental
- Valorisation du chantier
- Fonctionnement des marchés
La flèche au fil du temps
Monument historique culminant à 114 mètres, la tour-clocher de Saint Michel place Meynard à Bordeaux est le troisième plus haut clocher de France. La flèche fragilisée est fermée au public depuis le 1er novembre 2021.
Tremblement de terre et foudre fin 17e, ouragan fin 18e, tempête en 1999... La flèche a subi les affres de diverses catastrophes naturelles et des intempéries. Plusieurs fois abîmée et rénovée, elle est étroitement surveillée depuis une étude réalisée en 2009, qui a révélé des fissures importantes.
"Les failles au niveau de la partie basse se dilatent et se referment en fonction des cycles saisonniers, mais les fissures de la partie haute s'ouvrent de façon régulière et irrémédiable" explique Patrick Della-Libera, chargé du patrimoine monumental et mobilier à la direction générale des affaires culturelles de la ville de Bordeaux.
"Les restaurations faites dans les années 1960 ont utilisé des matériaux de mauvaise qualité, notamment des joints en mortier de ciment qui se cassent, glissent dans les failles et empêchent celles-ci de se refermer…" déplore-t-il. Par ailleurs, la croix est tenue par des éléments en métal qui s'insèrent dans les maçonneries. Or, le métal s'oxyde et accélère le phénomène de fissuration.
Fissures structurelles et pierres altérées
Le monument d'aujourd'hui est le résultat de la superposition de plusieurs ajouts et restaurations successives. De la crypte du 13e siècle, à la construction du 15e par les Lebas père et fils encore visible dans les maçonneries intérieures, c'est surtout la restauration au 19e par Paul Abadie qui a largement modifié son aspect, composé d'un rez-de-chaussée et de quatre niveaux de plan hexagonal jusqu'à la base de la flèche de plan dodécagonal. Plusieurs diagnostics et capteurs révèlent que la partie 19e est très abîmée : pierres altérées, accroche métallique de la croix sommitale fortement corrodée, fissures structurelles en parties basses et hautes, etc.
Tremblement de terre et foudre fin 17e, ouragan fin 18e, tempête en 1999... La flèche a subi les affres de diverses catastrophes naturelles et des intempéries. Plusieurs fois abîmée et rénovée, elle est étroitement surveillée depuis une étude réalisée en 2009, qui a révélé des fissures importantes.
"Les failles au niveau de la partie basse se dilatent et se referment en fonction des cycles saisonniers, mais les fissures de la partie haute s'ouvrent de façon régulière et irrémédiable" explique Patrick Della-Libera, chargé du patrimoine monumental et mobilier à la direction générale des affaires culturelles de la ville de Bordeaux.
"Les restaurations faites dans les années 1960 ont utilisé des matériaux de mauvaise qualité, notamment des joints en mortier de ciment qui se cassent, glissent dans les failles et empêchent celles-ci de se refermer…" déplore-t-il. Par ailleurs, la croix est tenue par des éléments en métal qui s'insèrent dans les maçonneries. Or, le métal s'oxyde et accélère le phénomène de fissuration.
Fissures structurelles et pierres altérées
Le monument d'aujourd'hui est le résultat de la superposition de plusieurs ajouts et restaurations successives. De la crypte du 13e siècle, à la construction du 15e par les Lebas père et fils encore visible dans les maçonneries intérieures, c'est surtout la restauration au 19e par Paul Abadie qui a largement modifié son aspect, composé d'un rez-de-chaussée et de quatre niveaux de plan hexagonal jusqu'à la base de la flèche de plan dodécagonal. Plusieurs diagnostics et capteurs révèlent que la partie 19e est très abîmée : pierres altérées, accroche métallique de la croix sommitale fortement corrodée, fissures structurelles en parties basses et hautes, etc.
Des travaux de grande ampleur
La flèche fait l'objet d'une indispensable restauration qui durera plus de quatre ans (2022-2025).
La 1ère phase du chantier est dédiée à la mise en sécurité de la flèche du clocher (de +47 m à +114 m), sur sa partie la plus dégradée :
La 2e phase est consacrée à l'amélioration de la circulation du public dans le monument et à la restauration du carillon.
Calendrier
Le montant des travaux de restauration est de 11,6 M€ TTC dont :
La 1ère phase du chantier est dédiée à la mise en sécurité de la flèche du clocher (de +47 m à +114 m), sur sa partie la plus dégradée :
- nettoyage des parements, changement des pierres dégradées, enlèvement des joints ciment pour remplacement par un mortier de chaux ou de résine permettant au monument de "respirer" et de réagir de manière plus souple aux agressions du temps, notamment soleil et vent,
- mise en place de chainages métalliques, restauration de la croix sommitale et de son ancrage dans la partie haute, liaisonnement du parement sur la maçonnerie de remplissage en partie basse par des joncs en carbone scellés à la résine d'époxy,
- mise en conformité de l'installation du paratonnerre,
- mise hors d'eau éventuelle des maçonneries par recouvrement en plomb dans certaines zones, optimisation de la récupération des eaux pluviales,
- mise hors d'air de la salle du deuxième niveau par l'installation de vitraux dans les baies.
La 2e phase est consacrée à l'amélioration de la circulation du public dans le monument et à la restauration du carillon.
Calendrier
- Juillet-octobre 2022 : installation du chantier, dévoiements réseaux éventuels et fondations, acheminement de matériaux.
- Jusqu'en juin 2023 : installation de la charpente métallique et des échafaudages.
- Jusqu'en avril 2024 : interventions de restauration en partie sommitale.
- Jusqu'en août 2024 : démontage partiel des structures (partie sommitale),
- réadaptation de l'échafaudage.
- Jusqu'en août 2025 : interventions de restauration sur la zone entre 47 et 63 mètres.
- Novembre 2025 : fin du démontage de l'ensemble des structures.
Le montant des travaux de restauration est de 11,6 M€ TTC dont :
- 4,86 M€ de la Ville de Bordeaux
- 3,68 M€ de l'Etat, au titre de la conservation du patrimoine (DRAC)
- 2,06 M€ au titre de la Dotation de soutien à l'investissement.
- 1 M€ de la Région Nouvelle-Aquitaine.
L'échafaudage monumental
La construction d'un gigantesque échafaudage, en 2022, constitue la partie la plus visible des opérations. La hauteur d'intervention jusqu'au sommet de la flèche impose une installation "auto-stable" résistante au vent, sans transmission à l'édifice. Pour limiter l'importance de la structure, la moitié inférieure de la flèche est dotée d'un support différent.
La masse globale des échafaudages sera d'environ 700 tonnes comprenant les micropieux, le massifs de fondation et la structure métallique.
La masse globale des échafaudages sera d'environ 700 tonnes comprenant les micropieux, le massifs de fondation et la structure métallique.
Valorisation du chantier de la Flèche Saint-Michel
Pendant plusieurs années le monument sera inaccessible à la visite. Néanmoins, le chantier représente une opportunité de le (re)découvrir de manière différente. Ainsi, les travaux viennent nourrir une riche programmation coordonnée par Bordeaux Patrimoine Mondial, service d'animation de l'architecture et du patrimoine de la Ville de Bordeaux.
Le projet de valorisation culturelle Objectif flèche ! accompagnera les temps forts du chantier.
Le projet de valorisation culturelle Objectif flèche ! accompagnera les temps forts du chantier.
Fonctionnement des marchés de Saint-Michel
Pendant les travaux de la flèche Saint-Michel les marchés alimentaires, non alimentaires et brocante sont maintenus mais avec une réorganisation. Selon les marchés retrouvez vos commerçants sur le parking quais des Salinières ou sur la place Saint-Michel (place Canteloup).