Groupe Bordeaux en luttes - Juin 2024

La démocratie, c'est quand la population s'occupe directement de ses affaires

Au conseil municipal comme au conseil métropolitain, il y a des sujets très difficiles à aborder, voire qui énervent les majorités au pouvoir, vous savez celles soi-disant de gauche, même si elles se réclament plus d'être de bonnes gestionnaires que de mener une politique ancrée à gauche.
Ces majorités se complaisent dans une autosatisfaction qui logiquement ne supportent pas la critique, surtout celle venant de leur gauche, celle qui remet en cause la continuité des choix libéraux et leur refus de se confronter aux intérêts des classes possédantes. Elles gèrent le système, en quasi bonne entente avec les droites, présentent et votent ensemble la plupart des délibérations, se partagent les responsabilités, ça s'appelle la co-gestion, c'est en ce moment. Bon c'est vrai, cela n'empêche pas quelques disputes et indignations réciproques, mais ça passe vite, s'accordant immédiatement après sur des votes.

Mais voilà, quand on veut questionner sur des situations particulières comme le projet d'un musée avec le milliardaire Gandur (richesse faite sur les hydrocarbures à la mode néocoloniale), les irrégularités des promoteurs comme Marignan ou Pichet, des projets de construction très discutables comme celui des Cascades rive droite, soit c'est l'absence de réponse soit c'est carrément coupure de micro. Et ça peut se passer d'une manière très brutale et voire insultante (preuve avec les vidéos des derniers conseils). Ce déni de démocratie et de débat est général. Par exemple dans les délibérations, il n'est jamais question de ce que pensent les habitant-es, de leurs critiques ou de leurs propositions, pourtant parfois formulées, de leurs oppositions comme à Belcier contre Euratlantique, aux Chartrons contre des travaux peu utiles et certainement pas prioritaires au regard des besoins dans les quartiers, aux Bassins à flots pour des péniches déplacées dans des conditions précaires, au Grand-Parc là encore contre un réaménagement très contesté, ou encore face aux associations qui luttent pour le relogement d'urgence des personnes sans-abris… Les institutions politiques fabriquent ce manque de transparence et de débat. Ce refus de mettre à plat les questions qui fâchent, d'informer, de créer des structures démocratiques à la base dans les quartiers, c'est le mode de gestion des catégories sociales privilégiées qui refusent aux populations de s'occuper de leurs affaires.

Pour faire éclater ce système particulièrement anti-démocratique, ce pouvoir toujours monopolisé au service des plus riches, pour réussir à changer les choses, même un peu et dans le bon sens, il est nécessaire de construire l'auto-organisation et les mobilisations populaires pour se mêler directement de la vie politique.