
La Ressourcerie Culturelle municipale : une mine d'or pour le réemploi

N'en jetez plus ! Cimaises, socles, décors, vitrines… ce matériel utilisé lors d'expositions ou de spectacles bordelais, par vocation éphémères, trouvent désormais une nouvelle terre d'accueil au sein de la Ressourcerie Culturelle municipale. Installée dans les entrailles de la base sous-marine depuis janvier 2024, la structure a été présentée officiellement par le maire, Pierre Hurmic, afin de lancer une nouvelle étape du projet. Pour le moment dédié aux structures de la Ville, ce "gisement" devrait être proposé à l'ensemble des acteurs culturels bordelais, dont le secteur associatif, d'ici la fin de l'année 2025.
Placée en régie directe par la Ville, une première nationale, et via l'aide du collectif d'architectes scénographes Cmd+o (dites "Commando"), cette ressourcerie inventorie de nombreux éléments issus des établissements de la Ville, quand leur avenir était plutôt promis à la déchetterie jusque-là, faute d'utilité ou de place pour les entreposer. Pourtant, ces matériaux et mobiliers sont en bon état et peuvent trouver preneur pour d'autres projets.

Déjà 10 tonnes d'éléments récupérés
10 tonnes de matériel ont déjà été collectées (100 m3), pour un quart déjà envoyé sur différents projets, tel les Itinéraires des photographes voyageurs en avril 2024. 11 tonnes d'émissions de CO² auraient déjà été évitées, simplement sur l'année 2024.
Parmi le mobilier plébiscité, les rayonnages d'anciennes bibliothèques, des comptoirs métalliques issus d'anciennes expositions de la base sous-marine, ou encore des éléments de l'exposition Playground – le design des Sneakers, présentée entre 2020 et 2021 au Musées des Arts Décoratifs et du Design. Certains ont fait un voyage inattendu : des banquettes de la bibliothèque Mériadeck, désormais à la Salle des Fêtes du Grand Parc ; ou encore des comptoirs du Tnba à présent à la Cité Municipale. Du matériel audiovisuel a également été récupéré, diversifiant ainsi l'offre proposée.
Le chiffre
45
Le nombre d'acteurs culturels déjà rencontrés par la Ressourcerie en une année d'existence.
L'écoconception, l'avenir culturel
Déjà pionnière dans le domaine avec ses productions "zéro achat", l'Opéra de Bordeaux a tracé une voie locale dans la prise en compte de l'impact environnemental de la culture. Pour continuer d'apprendre des initiatives nationales et internationales sur ces sujets, et favoriser la tendance de l'écoconception, la Ville vient également de signer l'Appel à Agir de Lille, porté par le réseau Eurocities, rejoignant ainsi des villes comme Amsterdam, Florence ou encore Vienne. Le réseau aspire à "une Europe où les villes sont au coeur du processus décisionnel européen et national, afin de créer un avenir meilleur, durable et inclusif pour tous."
"Démonter au lieu de détruire, réutiliser au lieu de racheter, mutualiser au lieu de gaspiller… ", a résumé le maire de Bordeaux, devant un parterre d'acteurs culturels venus découvrir le lieu.
Les associations culturelles bordelaises devraient ainsi pouvoir bientôt solliciter du matériel de la Ressourcerie. La municipalité vise aussi à imposer un ratio de réemploi dans l'ensemble des expositions proposées par la Ville. Des visites de la Ressourcerie par des scolaires et des actions de médiation dans les écoles d'art, d'architecture et de design sont également envisagées.
