"Voix olympiques" : Joris Daudet (BMX)
À travers la série "Voix olympiques" la Ville part à la rencontre de Bordelais impliqués sportivement ou émotionnellement dans les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Épisode 7 avec le coureur de BMX Joris Daudet, licencié du Stade Bordelais et devenu champion olympique à Paris.
Episode 7 : Joris Daudet, un Bordelais monté sur le toit du monde
Il a été l'acteur principal de l'un des moments les plus iconiques des Jeux Olympiques de Paris. En montant sur la première marche du podium avec ses compatriotes Sylvain André et Romain Mahieu, Joris Daudet a marqué l'histoire de son sport, le BMX Racing. Membre de la Team Bordeaux, le Charentais d'origine raconte cet instant unique et son rapport forcément spécial aux Jeux.
La main sur le coeur, les yeux pointés vers le ciel et le métal doré posé sur le torse, Joris Daudet a vécu un moment suspendu sur le podium de Saint-Quentin-en-Yvelines le 2 août dernier. Quelques minutes plus tôt, il franchissait la ligne devant deux autres Français, Sylvain André et Romain Mahieu, une première dans l'histoire pour le sport olympique français depuis 1924.
Dans sa bulle durant toute la course, Daudet n'a entendu la clameur du public qu'après avoir passé le dernier virage, avant la délivrance et l'ivresse. "Nous avons mis le BMX en haut du sport français. C'est une grosse fierté de faire partie de cette histoire", souligne le Charentais, pas tout à fait redescendu de son petit nuage.
Le goût de la vitesse
Sport apparu que récemment sur les tablettes olympiques (2008), le BMX avait très vite reçu les faveurs du Saintais d'origine : "Je suis passé devant une piste de BMX par hasard, à 8 ans et j'ai tout de suite aimé la vitesse, les sauts... J'aime aussi le fait d'être en confrontation directe avec sept autres adversaires." Un goût pour la vitesse d'abord satisfait à Saint-Jean-d'Angély, qui contraste avec le BMX freestyle, plus porté sur la technique.
A 17 ans, il déménage à Bordeaux, en étant déjà bardé de nombreux succès dans les compétitions de jeunes. Dès sa première année chez les "grands", il décroche une médaille de bronze aux championnats du monde. A 20 ans, sans attendre, il remporte la Coupe du monde avant de devenir champion de France, d'Europe et du monde, en 2011. Toujours cette histoire de vitesse.
Un outremangeur de victoires
Mais les JO deviennent une malédiction. A Rio en 2016, une chute stoppe sa compétition dès les quarts de finale. Un signe indien qu'il ne parvient pas à déjouer à Tokyo en 2021, avec une nouvelle chute cette fois en finale. "J'avais un lien un peu spécial, malheureusement, avec les Jeux avant Paris 2024. Mais maintenant tout en rentré dans l'ordre ! Je me souviens de m'être levé au milieu de la nuit pour regarder des épreuves lors de Pékin 2008, avant d'y participer moi-même. Le sport a cela de magique."
Bordeaux, terre d'ancrage
Cette consécration s'est notamment construite à Bordeaux, où Joris reste licencié du Stade Bordelais. Il y a également intégré le dispositif de mécénat Team Bordeaux, lancé par la Ville en 2021. "Team Bordeaux m'a permis de me mettre dans de bonnes conditions et de pouvoir me concentrer sur ce que j'avais à faire pour être le plus performant possible. Cela a été une aide énorme pour nous, les athlètes olympiques."
Mais la vie d'un compétiteur de BMX n'est pas sédentaire. "Nous voyageons énormément. Nous avons des compétitions dans le monde entier. Et nous essayons d'être au soleil l'hiver pour nous entraîner. Il n'y a malheureusement pas de piste de BMX au format olympique à Bordeaux, je dois donc bouger régulièrement pour m'entraîner sur de vraies pistes officielles. Mais J'habite toujours à Bordeaux, c'est ma ville de coeur où je me suis construit et où j'ai construit une partie de ma carrière."
Les titres se sont enchaînés, jusqu'à la plus belle récompense obtenue ce 2 août 2024 désormais marqué d'une pierre blanche. Le fruit d'un travail acharné salué le 2 octobre dernier lors d'une soirée spéciale organisée par la Ville de Bordeaux en l'honneur de tous les sportifs bordelais, et qui a permis à la collectivité de remettre un chèque de soutien à son club, afin de reconnaître le lien entre les racines locales et la performance.
JO 2024 - Voix olympiques
