"Voix olympiques" : Lucie Schoonheere (skateboard)

Publié le 29 août 2024

À travers la série "Voix olympiques" la Ville part à la rencontre de Bordelais impliqués sportivement ou émotionnellement dans les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Épisode 5 avec la skateuse Lucie Schoonheere, jeune talent classée 11e pour sa première participation aux Jeux de Paris 2024.

Épisode 5 - Lucie Schoonheere, le futur tient toutes ses promesses

Nul doute, Lucie rêve plus grand. Désormais, cap vers une finale olympique aux Jeux de Los Angeles en 2028 pour la jeune skateuse de 14 ans. Pleine de fougue, de certitudes et de talent, elle se confie au skatepark de Bordeaux sur ses ambitions et sur sa première participation aux Jeux Olympiques.

On l'a beaucoup entendu et répété, la benjamine de la délégation olympique française est jeune, très jeune. Et pourtant, du haut de ses 14 ans, Lucie a du cran à la hauteur de son talent. Parisienne de naissance mais Bordelaise de coeur et d'esprit, elle a découvert le skateboard à l'âge de 8 ans, entraînée par son frère aîné dans les rouages de la discipline. À vrai dire, cet amour pour les sports de glisse c'est de famille chez les Schoonheere. Entourée de surfeurs, elle a grandi dans un cocon familial très sportif.
 
 

Lucie a effectué sa meilleure performance sur son deuxième passage
Lucie a effectué sa meilleure performance sur son deuxième passage  © Pierre-Antoine Lalaude

Les grands débuts olympiques

Ce chemin l'a amenée, en juillet dernier, à décrocher une 11e place aux Jeux Olympiques de Paris. Portée par les cris et les encouragements des centaines de spectateurs présents place de la Concorde, elle a effectué la meilleure performance de sa jeune carrière : "honnêtement, j'ai eu beaucoup de blessures ces derniers temps. C'est pour ça que je suis hyper contente de ce que j'ai fait ! Je n'espérais pas mieux, je voulais être au-dessus de la 15e place. L'objectif est plus que respecté !". Pour sa maman, l'émotion est toujours aussi présente et a laissé quelques traces. Les yeux brillants, c'est avec une fierté indéfectible qu'elle se remémore d'ores et déjà cette aventure olympique vécue depuis les tribunes." L'estrade tremblait, on n'en revenait pas. On n'avait jamais vu ça. J'y suis passée tellement de fois sur cette place, qui aurait cru qu'un jour j'y serais pour voir Lucie performer aux Jeux Olympiques ?".

Tout cela n'est que le commencement d'une aventure prometteuse. Les yeux rivés sur Los Angeles, elle ne cache pas son ambition de décrocher une finale olympique, synonyme d'un top 8. "Je pense que si j'arrive à m'entrainer correctement, on peut vraiment faire de belles choses" confie-t-elle avec convictions. En attendant, après un court repos bien mérité, direction Biarritz pour préparer au mieux les championnats du monde qui se déroulent en septembre à Rome.
 

Une jeunesse épanouie

Lucie rêve de plus grand pour les Jeux de Los Angeles en 2028
Lucie rêve de plus grand pour les Jeux de Los Angeles en 2028 © Pierre-Antoine Lalaude
Ce détail n'aura échappé à aucun spectateur des Jeux Olympiques : la moyenne d'âge des skateuses en compétition n'était pas haute ; entre 15 et 16 ans. Aux côtés de la française, d'autres athlètes encore moins âgées ont prouvé que la jeunesse sportive était épanouie et bien en place dans cette discipline. La championne olympique, la Japonaise Coco Yoshizawa n'a que 14 ans. Une spécificité qui ne durera cependant pas selon Lucie. "Avant il n'y avait pas toutes ces infrastructures et les moyens qui sont mis en place maintenant. C'était beaucoup moins accessible comme sport. Ça n'arrivait donc presque jamais de voir des filles faire du street. C'est tout récent et c'est pour cela que notre noyau va évoluer ensemble dans les prochaines années. On va faire reculer la moyenne d'âge". Car après tout, comme le rappelle Lucie : "les meilleurs restent les meilleurs !".

Faire avancer les mentalités

"À la base, le skate ça se pratique dans la rue". Perfectionniste et travailleuse acharnée, Lucie accorde une importance toute particulière au pan artistique du skateboard street, dans lequel le style et les figures sont valorisés et très appréciés du jury et du public. "Le côté artistique des figures complexes, bien exécutées, c'est ce qu'il reste des fondements de ce sport, de son côté street". Au coeur de Bordeaux, la discipline retrouve sa place dans les rues et les espaces publics. À Bergonié ou encore au miroir d'eau, la Ville développe des sculptures skatables qui profitent à tout le monde, pratiquants ou non. Un itinéraire vecteur d'inclusion sociale et urbaine pour ces sportifs souvent boudés par les riverains. "Je trouve ça bien que la Ville accepte de plus en plus les skateurs. Quand tu es jeune, que tu es une fille et que tu es skateuse, ce n'est pas toujours simple. Ces installations nous permettent d'aller en ville pour pratiquer". Une nécessité pour la jeune athlète qui incarne, à travers ses propos, la volonté de toute une jeunesse décomplexée qui souhaite se libérer des préjugés.