Une expérimentation de Sécurité Sociale de l'Alimentation à Bordeaux
Mis à jour le 20 mars 2024
Le 19 mars 2024, des affiches placardées sur les murs de la fabrique Pola n'ont pas manqué d'énumérer les principes fondamentaux du projet de Sécurité Sociale de l'Alimentation, visant à offrir un accès à une alimentation de qualité pour tous.
Une date à marquer d'une pierre blanche. Et pour cause, imaginez un territoire dans lequel une alimentation choisie est accessible à toutes et à tous. Où le pouvoir d'achat alimentaire est revu à la hausse et permet de se procurer des produits locaux de qualité. Où les consommateurs, producteurs et commerces sont en étroite relation dans un circuit équitable et solidaire. Une aide financière, alimentaire et sociale, le tout réuni sous un seul postulat. Voici l'ambitieux pari de l'association Acclimat'action en collaboration avec le Département, la Ville de Bordeaux et son Centre Communal d'Action Sociale (CCAS).
Pendant un an, un panel de 100 personnes va expérimenter sur quatre territoires du département le projet de Sécurité Sociale de l'Alimentation dont les enjeux sont multiples. Il dépasse la simple volonté d'une alimentation plus qualitative pour la population bordelaise et va au-delà, en souhaitant modifier le système agricole « de manière à sécuriser le revenu des agriculteurs » confie David Fimat, coordinateur et animateur d'Acclimat'Action. Car manger mieux et local ne coûte pas forcément plus chère. En augmentant le pouvoir d'achat alimentaire des consommateurs, ces derniers pourront se tourner davantage vers leurs producteurs locaux et contribuer ainsi à la dynamisation du territoire agricole.
Pendant un an, un panel de 100 personnes va expérimenter sur quatre territoires du département le projet de Sécurité Sociale de l'Alimentation dont les enjeux sont multiples. Il dépasse la simple volonté d'une alimentation plus qualitative pour la population bordelaise et va au-delà, en souhaitant modifier le système agricole « de manière à sécuriser le revenu des agriculteurs » confie David Fimat, coordinateur et animateur d'Acclimat'Action. Car manger mieux et local ne coûte pas forcément plus chère. En augmentant le pouvoir d'achat alimentaire des consommateurs, ces derniers pourront se tourner davantage vers leurs producteurs locaux et contribuer ainsi à la dynamisation du territoire agricole.
Concrètement, la Sécurité Sociale de l'Alimentation, comment ça s'applique ?
Prenons l'exemple d'une famille bordelaise, où les deux jeunes parents et leur enfant unique sont éligibles au programme d'expérimentation de la Sécurité Sociale de l'Alimentation.
Au début de chaque mois, ces derniers versent une cotisation d'un montant choisi en fonction de leurs moyens. Ici, ils versent 50 €. Une fois cette cotisation déboursée, ils perçoivent 75 € pour le foyer, plus 75 € par personne. Soit un total de 300 € par mois. Une somme qu'ils transforment aussitôt sur leur compte de Sécurité Sociale de l'Alimentation en MonA, la nouvelle monnaie alimentaire qu'ils peuvent utiliser dans les commerces conventionnés (1 Mona = 1 euro).
Quels sont les commerces conventionnés à Bordeaux ?
« Chaque mois, la caisse locale du territoire bordelais se réunit pour échanger quant à l'éligibilité de commerces volontaires pour participer à ce projet », explicite David Fimat. Cinq critères sont alors pris en compte comme l'accessibilité et l'inclusivité du commerce, le bien-être au travail, la transparence et la juste rémunération des productrices et des producteurs, la localité des produits et la durabilité des pratiques agricoles.
Pour être éligible, le commerce doit remplir au minimum 3 de ces critères. Alors, la prise en charge en MonA sera de 50% sur le montant total des courses du consommateur. Le reste sera à payer en euros. Si l'épicerie répond à 4 de ces critères, la prise en charge sera de 75%. Enfin, si elle répond à tous les critères, la prise en charge sera de 100%.
Notre famille se rend donc dans un commerce alimentaire ayant reçu la note de 4/5. En faisant ses courses, elle se rend compte que certains produits sont eux aussi conventionnés tandis que d'autres ne le sont pas.
Pour être éligible, le commerce doit remplir au minimum 3 de ces critères. Alors, la prise en charge en MonA sera de 50% sur le montant total des courses du consommateur. Le reste sera à payer en euros. Si l'épicerie répond à 4 de ces critères, la prise en charge sera de 75%. Enfin, si elle répond à tous les critères, la prise en charge sera de 100%.
À Bordeaux, quatre épiceries répondent à ces critères : Local'Attitude, La Carotte et le Lapin, VRAC Bordeaux et Supercoop .
Notre famille se rend donc dans un commerce alimentaire ayant reçu la note de 4/5. En faisant ses courses, elle se rend compte que certains produits sont eux aussi conventionnés tandis que d'autres ne le sont pas.
Quels sont les produits conventionnés ?
Pendant plusieurs mois, 40 citoyens girondins ont élaboré une charte de conventionnement des produits alimentaires et des points de vente. Basée sur des critères nutritionnels, environnementaux et sociaux, elle sert de base pour décider où il est possible de dépenser l'allocation mensuelle.
Comment s'effectue le passage en caisse ?
Dans leur panier, la jeune famille bordelaise a 10 articles conventionnés et 10 articles non conventionnés. Il y a ainsi deux passages en caisse.
Un premier avec les articles non conventionnés. Le paiement n'est donc pas pris en compte par leur allocation de la Sécurité Sociale de l'Alimentation et s'effectue en euros.
Le second concerne les produits conventionnés. Pour celui-ci, le montant total est ici de 50 €. Au vu du nombre de critères remplis par le commerce dans lequel la famille s'est rendue, la prise en charge sur leur solde de MonA est de 75%. Le prix total est donc de 37.5 Mona et 15.5 €.
L'expérimentation, soutenue à hauteur de 81 000 € par la Ville et le Centre Communal d'Action Sociale, va se dérouler jusqu'au printemps 2025. Ses effets seront étudiés par des chercheurs, dont une doctorante accueillie au CCAS.
Un premier avec les articles non conventionnés. Le paiement n'est donc pas pris en compte par leur allocation de la Sécurité Sociale de l'Alimentation et s'effectue en euros.
Le second concerne les produits conventionnés. Pour celui-ci, le montant total est ici de 50 €. Au vu du nombre de critères remplis par le commerce dans lequel la famille s'est rendue, la prise en charge sur leur solde de MonA est de 75%. Le prix total est donc de 37.5 Mona et 15.5 €.
L'expérimentation, soutenue à hauteur de 81 000 € par la Ville et le Centre Communal d'Action Sociale, va se dérouler jusqu'au printemps 2025. Ses effets seront étudiés par des chercheurs, dont une doctorante accueillie au CCAS.