Le madd-bordeaux se métamorphose

Niché dans l'hôtel de Lalande, superbe demeure aristocratique de la fin du 18e siècle qui hébergea un temps les services de police et des moeurs avant d'évoluer en musée, le madd, renommé ainsi en 2013, n'était plus vraiment adapté aux usages contemporains. "Le musée s'apprête à entrer dans une nouvelle dimension, plus accueillante, plus chaleureuse", résume Constance Rubini, directrice du madd-bordeaux. D'où l'aménagement, entre autres, d'"un espace d'accueil digne de ce nom, avec restaurant et boutique accolés, à la mesure des musées aujourd'hui, qui se vivent comme de véritables lieux d'échanges et de convivialité."
 
Porté par la Ville de Bordeaux, soutenu par l'Etat et par un mécène privé, ce projet répond aux enjeux environnementaux et patrimoniaux qu'impliquent la restauration et la réhabilitation de l'ancienne prison et d'une rénovation énergétique de l'hôtel de Lalande. L'objectif est de conserver l'atmosphère, très forte et particulière de chacun des deux bâtiments, leur identité et leur intérêt architectural.

Prévu pour trois ans, le chantier vise notamment à relier l'hôtel de Lalande à l'ancienne prison située dans la cour arrière, où logeaient depuis 1984 et jusqu'en 2016, les réserves des collections du madd. Ce, grâce à l'édification d'un pavillon, geste architectural fort de ce projet, qui contribuera à revisiter le plan de circulation, en faveur de cheminements plus fluides, et d'espaces se prêtant mieux à la diversité des interactions avec le public (ateliers, parcours d'Éducation artistique et Culturelle, rencontres, conférences…).

Le projet prévoit le recours à des matériaux recyclables et biosourcés pour le réaménagement des deux bâtiments. Des travaux d'isolations importants et le raccordement au réseau de chaleur municipal réduiront de façon significative la consommation énergétique. Les deux bâtiments seront mis aux normes d'accessibilité - avec entre autres, la création d'un ascenseur dans l'hôtel de Lalande. 

La réouverture au public, envisagée pour la fin de l'année 2025, dévoilera une nouvelle programmation, mettant l'accent sur les éléments forts de la collection, les propositions associant mémoire et patrimoine, et l'art au féminin.

Planning prévisionnel :

• Dimanche 8 janvier 2023 à 18h : fermeture du madd-bordeaux
• Janvier 2023 : lancement du déménagement
• Mai 2023 : démarrage des travaux
• Fin 2025 : réouverture du madd-bordeaux

Budget prévisionnel :
Montant total estimé 13,71M€ HT,
dont 7,21M€ Ville de Bordeaux, 4,5M€ Etat et 2M€ mécénat.

Co-financement :

• Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) : 1 735 600€
• Dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) par l'Etat : 1 000 000€
• Etat (Fonds Vert) : 697 300,25€
• Région : 1 000 000€

• 1775 : Pierre de Raymond de Lalande, conseiller au parlement de Bordeaux, achète un grand emplacement près du palais Rohan, paroisse Saint-Christoly.
• 1778-1791 : Construction de l'hôtel de Lalande par l'architecte bordelais Etienne Laclotte. 
• 1828 : Mise en vente de la propriété des héritiers Lalande. L‘hôtel particulier change plusieurs fois de mains au cours du 19e siècle.
• 1880 : Rachat de la propriété par la Ville pour y placer les services de la police et des moeurs. Une prison est construite à l'arrière de l'hôtel à l'emplacement du jardin en 1886.
• 1924 : la Ville installe un musée d'Art ancien transformé en musée des Arts décoratifs en 1955. La prison et les services de police cohabiteront avec le musée jusqu'en 1964.
• 1984 : le musée est réaménagé pour évoquer une riche demeure aristocratique et les réserves de ses collections sont logées dans l'ancienne prison.
• 2013 : l'institution est renommée musée des Art décoratifs et du Design (madd-bordeaux), signifiant ainsi sa volonté de devenir un lieu majeur de diffusion de la culture du design.
• 2018 : les deux bâtiments sont classés au titre des monuments historiques.

Pendant la rénovation des bâtiments, les équipes du madd-Bordeaux continuent à faire vivre les collections et le Design. Une multitude d'actions et de projets hors les murs sont programmés. Florilège :

• "Apprendre à voir le design"
  Des mallettes pédagogiques sont mises à disposition des enseignants et des animateurs des centres de périscolaire. Elles sont composées d'objets du quotidien pour observer et comprendre le design et contribuer à l'éducation artistique et culturelle. Ce support est aussi disponible pour les associations, comme outil d'aide à l'apprentissage du français par exemple.
• Designer au lycée
  Une classe, accompagnée par un designer professionnel, est invitée à vivre sur une journée, les différentes étapes de la création d'un objet.
• Expérience 10 chaises, 10 designers
  Les médiatrices du musée ont sélectionné 10 chaises contemporaines pour servir de support à des ateliers autour du design et de l'expression. Dans un lycée ou un centre social, les jeunes auront à faire preuve d'éloquence pour défendre la chaise qu'ils auront choisi. Dans une entreprise, la découverte et le jeu autour des chaises participera à la cohésion d'équipe. Dans un hôpital, des sessions seront animées autour des sensations et de la parole.
• Manufacto
  Dispositif où un artisan et une médiatrice passent 12 demi-journées dans une classe de primaire, pour accompagner les enfants dans la fabrication d'une pièce d'artisanat (l'année dernière, les élèves de CM1/CM2 de Saint-Vincent-de-Paul ont créé avec une maroquinière une lampe en cuir). Une dizaine de classe bordelaises en bénéficieront en 2023.
• Sur le net
  de nouveaux contenus seront régulièrement mis en ligne (capsules vidéo, webséries, podcast…) sur le site madd-bordeaux.fr
• Dans les quartiers
  Pendant sa fermeture, le madd devient mobile et s'installe dans les quartiers de Bordeaux... Ateliers, rencontres entre designers et habitants et conférences seront proposés pendant toute l'année.