Conditions de vie des personnes exilées : le grand ouest s'inquiète

Publié le 20 mars 2024

En réponse à la loi Asile et Immigration, promulguée le 26 janvier 2024, 18 collectivités et élus parlementaires du grand ouest, membres de l'Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA), alertent quant à la détérioration des conditions d'accueil des personnes exilées sur leurs territoires.
La Ville de Bordeaux a accueilli, en partenariat avec l'ANVITA, la rencontre Grand Ouest ce 15 mars 2024. Celle-ci réuni plus de 30 représentants de collectivités, d'élus et de nombreuses organisations locales engagées pour l'accueil et l'accès aux droits des personnes exilées. Un temps d'échange nécessaire pour effectuer l'état des lieux de cette prise en charge administrative et sociale sur leurs territoires.

Une inquiétude collective

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, était lui aussi présent lors de ce temps d'échange.
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, était lui aussi présent lors de ce temps d'échange.
Cependant, le sentiment d'inquiétude est omniprésent dans les discussions. Tous dénoncent non seulement un accès de plus en plus restreint aux titres de séjours et à leurs renouvellements, mais aussi les conditions de vie précaires des exilés dues à une lourdeur administrative, au manque d'accompagnement sur tous les volets de l'inclusion et à des facteurs de discrimination existants. « Quand le Gouvernement constate que l'État n'est plus en mesure d'assurer un droit, il tente de le supprimer. La remise en cause de l'inconditionnalité de l'hébergement d'urgence dans la loi Asile et Immigration, retoquée par le Conseil Constitutionnel, en est un exemple », affirme Harmonie Lecerf-Meunier, adjointe au Maire de Bordeaux et vice-présidente de l'ANVITA.

Constats alarmants

Ces constats engendrent des conséquences en termes de fabrique de la précarité. Des carences qui peuvent pousser de nombreuses personnes à se retrouver sans-papiers. « Ce qu'il reste du texte nécessite de poursuivre le combat car il prévoit par exemple d'expulser les jeunes accompagnés par les Départements au titre de la protection de l'enfance lorsqu'ils atteignent l'âge de 18 ans. Cela revient à nier tout le parcours d'intégration, et faire d'un espoir un échec. » constate Agnès Destriau, conseillère départementale de la Gironde.
À l'issue de ces échanges, les collectivités annoncent la volonté de porter ensemble l'observation et le recensement des défaillances d'accès aux droits pour les personnes exilées.