Premiers occupants (Néolithique / -56)

Peu de traces subsistent des premiers occupants du site qui a vu naître Bordeaux. L'existence d'un dolmen et d'un menhir retrouvés dans la ville est certainement une fable. En revanche, les travaux urbains effectués au 19e siècle ont montré les traces d'une occupation humaine : la vallée du Peugue était occupée assez tôt au Néolithique et le peuplement est bien attesté déjà tout au long de l'Age du Bronze.

Ce n’est qu’à partir du 6e siècle avant Jésus Christ (av. J.-C.), que l’archéologie atteste de la présence de bâtiments sur la terrasse de grave du Mont Judaïque et du Puy Paulin. Cette longue avancée de terre ferme, en contact avec le fleuve à l’une de ses extrémités, domine alors, au sud un bassin intérieur marécageux formé par la rivière de la Devèze et ses confluents, et au nord les marais de Bruges et les palus des Chartrons. Elle n’a jamais cessé d’être occupée depuis.
Tête celtique mise à jour
lors des fouilles au Grand-Hôtel © INRAP / Pascale Galibert
En 600 av. J.-C., alors que les Grecs fondent la cité de Massalia au bord de la Méditerranée, l'agriculture, notamment céréalière, et l'élevage s'intensifient autour de la bourgade installée sur le Puy Paulin.

A partir du milieu du 5e siècle avant J.-C., les peuples celtes de La Tène envahissent une première fois la Gaule et s’y installent. C’est à la deuxième vague de cette invasion, vers 300 av. J-C., que l’on fait généralement remonter l’arrivée à Bordeaux de ses pères fondateurs : les Bituriges Vivisques. De récentes découvertes archéologiques remettent cette hypothèse en cause et repoussent leur venue près de deux siècles plus tard ! Des Bituriges Vivisques déplacés par les Romains et non plus envahisseurs.
Fibule provenant
des fouilles du Chapeau Rouge © INRAP / Patrick Ernaux
Quoi qu’il en soit, c’est bien à partir du 3e siècle avant J.-C. que les habitants de la future Burdigala apprennent à tirer parti des lieux. Située dans le creux abrité d’un méandre de la Garonne, fleuve lui-même parcouru de puissantes marées comme autant d’aubaines pour les navires qui veulent le remonter ou le descendre, le site détient naturellement les clefs de l’estuaire de la Gironde et de l’océan. Au carrefour des voies de communication, entre l’Atlantique et la Méditerranée, entre les pays de Loire et les Charentes vers les Pyrénées et la péninsule ibérique, la ville devient une place commerciale essentielle sur la route de l’étain. Un voyage qui commence dans les mines de Cornouailles de l’actuel Pays de Galles pour desservir le monde antique, grand consommateur de ce métal, nécessaire avec le cuivre pour fabriquer le bronze.

Vient ensuite, au 1er siècle av. J.-C., le tournant historique de la guerre des Gaules. Jules César décrit ainsi le territoire qu’il allait conquérir : "L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans sa langue, se nomme Celte, et, dans la nôtre Gaulois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne."
Il faudra deux ans à son jeune légat, Crassus, pour vaincre les Aquitains en 57 et 56 av. J.-C.