La lutte contre les violences faites aux femmes à Bordeaux

Les violences que peuvent rencontrer les femmes, de l'enfance à l'âge adulte, sont multiples. Elles peuvent survenir dans la famille ou dans le couple, au sein d'un cercle d'amis, dans l'espace public ou dans le cadre du travail.
La violence n'est pas seulement physique, elle peut être morale : il n'y a pas que les coups et les agressions sexuelles. Les insultes, la dévalorisation à répétition, l'intimidation sont aussi des violences.

Plusieurs types de violences sexuelles et sexistes sont reconnus et punis par la loi :

• violences sexuelles (viols, agressions sexuelles, exhibitions sexuelles)
• violences physiques
• violences psychologiques ou morales
• harcèlement sexuel et sexiste dans le cadre du travail ou non
• mariages forcés
• mutilations sexuelles

En 2022, 118 femmes ont été tuées en France par leur conjoint ou ex-conjoint (enquête sur les morts violentes au sein du couple du ministère de l'Intérieur 2023) et 147 femmes sont mortes en raison de leur genre (Décompte de #NousToutes incluant les femmes tuées par un membre de leur famille, pour avoir refusé un rapport sexuel ou en raison de leur transition de genre, celles poussées au suicide par des hommes violents ou par le (cyber-)harcèlement sexiste et sexuel).

Pour l'année 2022, en Gironde, l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en Nouvelle-Aquitaine fait état de 4 600 victimes de violences conjugales constatées par les forces de sécurité entre janvier et octobre 2022, contre 3 791 en 2021, soit une augmentation de +21%. La Gironde est le département de Nouvelle-Aquitaine où le nombre de violences conjugales est le plus élevé.

Au 28 octobre 2023, 107 féminicides ont été dénombré sur le territoire national depuis le début de l'année 2023 (source : #Nous toutes).

Le dispositif Demandez Angela, inspiré du Royaume-Uni et lancé en 2021 par la mairie de Bordeaux, vise à lutter contre les violences sexistes et sexuelles et le sentiment d'insécurité dans l'espace public, de jour comme de nuit. Il consiste en un réseau solidaire d'établissements qui s'engagent à accueillir toute personne se sentant en situation d'insécurité ou de harcèlement, quel que soit son âge, son genre ou sa condition. 
Les structures adhèrent sur volontariat, signent une charte et sont formées à l'accueil des personnes victimes de violences sexistes et sexuelles par une association spécialisée. Identifiables par un autocollant sur leur devanture, tous les établissements partenaires disposent d'au moins un référent qui peut prendre en charge la personne, la mettre en sécurité et l'écouter.  
A ce jour, 101 établissements partenaires ont adhéré au dispositif.
Des séquences de sensibilisations à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont également déployées pour les agents et élus de la Ville.

Les associations ainsi que les actrices et acteurs de la société civile sont les premiers engagés sur le terrain auprès des femmes victimes de violences et de leurs enfants. La Ville de Bordeaux soutient leurs actions et initiatives tout au long de l'année et au mois de novembre dans le cadre de la Quinzaine de l'égalité et de la diversité, autour de nombreux évènements.

Quelles sont les associations locales que vous pouvez contacter ?

Adopté en conseil municipal du 8 juillet 2019, un plan de 10 actions visant à l'amélioration de la protection des femmes victimes de violences et la sensibilisation du public, a été déployé par la ville de Bordeaux.

Parmi les 10 actions, on peut signaler le soutien à l'hébergement des femmes victimes de violences conjugales avec la mise à disposition d'appartements et un travail partenarial avec les bailleurs sociaux, la création d'un site internet d'information sur les violences faites aux femmes, à destination des victimes, des témoins et des professionnels. Ce site a été réalisé avec les associations membres de la Commission (info-violences-femmes.bordeaux.fr).

Un plan de lutte contre les violences intrafamiliales en période de confinement a également été porté conjointement avec la Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité. Plusieurs actions d'urgence ont été mises en place pour répondre à la situation des femmes et des enfants confinés avec leur agresseur. En 2018, la Mairie de Bordeaux a financé une enquête menée par Johanna Dagorn et Arnaud Alessandrin sur les ruptures d'aide dans les parcours des femmes victimes de violences en Gironde. Ce diagnostic territorial a notamment mis en exergue que les parcours des personnes victimes, souvent loin d'être linéaires, s'inscrivent dans le temps long de la séparation et qu'il est difficile d'y apporter une réponse globale.
Par ailleurs, les femmes cadres, épouses de notables et étudiantes victimes de violences sollicitent peu les institutions et les associations pour être accompagnées. Elles apparaissent donc peu dans les chiffres des victimes de violences conjugales.

Cette enquête confirme que la majorité des femmes victimes de violences ne déposent pas plainte. Entre 2012 et 2016, on estime que 10 % d'entre elles déclarent avoir déposé plainte.

Si les personnes victimes sont mieux écoutées aujourd'hui lorsqu'elles dénoncent les violences subies, les accompagner et les soutenir à la hauteur de leurs besoins demeurent une priorité.